"Ce procès est le procès de la violence, du silence et de l’indifférence", avait dit en préambule de ses réquisitions la procureure. Le tribunal correctionnel de Rodez a condamné vendredi soir le père et la mère de Dylan, enfant maltraité et abandonné pendant plusieurs années dans le pavillon familial de Rodez. Ils avaient tous les deux reconnu leur responsabilité.
Le père de Dylan a écopé de quatre ans de prison, dont un avec sursis. Jugé pour violences habituelles et abandon matériel et moral, il risquait jusqu’à dix ans, et une peine de cinq années de prison avait été requise contre lui. Alors qu'il comparaissait libre, il a été immédiatement incarcéré après l'audience.
Jugée pour abandon matériel et moral et non empêchement des violences, la mère de Dylan a quant à elle écopé de trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis. Soit la peine requise par le ministère public. Elle a été laissée libre dans l'immédiat. "Avec le recul je comprends qu'on a créé une prison, je le regrette haut et fort", a-t-elle dit à la barre.
Pas de déchéance de l'autorité parentale
Contrairement à ce qu'avait demandé la procureure de la République, le tribunal n'a pas validé la déchéance de l'autorité parentale, ce qui leur aurait interdit à tout jamais de revoir leurs deux enfants placés en famille d'accueil.
La grand-mère maternelle de Dylan et le voisin ont, quant à eux, respectivement été condamnés à un an avec sursis et six mois avec sursis pour ne pas avoir signalé les violences.
Le petit garçon, aujourd'hui âgé de 9 ans, n'est pas venu au procès. Dylan "est heureux d'aller à l'école, deux jours par semaine, avide d'apprendre mais, quand on évoque le procès, il se recroqueville, disparaît sous la table", a tenu à souligner en son nom Me Myriam Plainecassagne, l’avocate de l’association qui représente l’enfant.