À Albi, les fusillades se multiplient et «traumatisent» les habitants, les CRS déployés pour lutter contre le trafic de drogue
Les guerres de territoire entre dealers se multiplient dans de nombreuses villes de France. Parmi les plus marquées ces dernières semaines, Albi, sous-préfecture du Tarn et 50.000 habitants, a connu quatre fusillades en un mois. Si de nouveaux renforts de CRS vont être déployés, les habitants restent terrifiés.
Il n'y a pas que Marseille ou Grenoble qui sont gangrénées par le trafic de drogue, même les petites et moyennes villes sont désormais concernées. À Albi, sous-préfecture de 50.000 habitants, quatre fusillades ont eu lieu dans le même quartier en un mois. En cause : les fameuses guerres de territoires entre dealers. Le dernier règlement de compte a eu lieu dimanche.
"J'ai frôlé le drame"
"Vous entendez crier là ? Ce sont les jeunes qui avertissent qu'un policier arrive", décrit un riverain au micro d'Europe 1.
Avec leurs capuches, assis sur leurs chaises en bas des immeubles, les guetteurs sont chez eux. Un territoire tellement bien quadrillé qu'ils suscitent des convoitises et donc des règlements de compte, comme ce dimanche, où Marie, 70 ans, a échappé au pire.
"Tout d'un coup, j'ai vu des jeunes se précipiter à l'intérieur du tabac en courant, le rideau qui se baisse et ça a tiré quatre fois et je me retrouve à 5-6 mètres de là où ils ont tiré. Je ne peux pas courir, je me suis retrouvée dehors au risque de me faire tirer dessus ! J'ai frôlé le drame, j'ai encore l'impression d'entendre les bruits dans mes oreilles et aujourd'hui encore j'en suis traumatisée", se remémore-t-elle. Pour Marie, ces règlements de compte jouent, sans aucun doute, sur la qualité de la vie dans le quartier.
"J'essaye de ne pas être seule et d'éviter les dealers"
À tel point qu'Alice, habitante du quartier depuis 30 ans, organise désormais sa vie autour de l'emploi du temps des dealers.
"Quand je vais au petit centre commercial, j'y vais le matin de bonne heure parce que je sais qu'il y a beaucoup de mamans, d'enfants. J'essaye de ne pas être seule et d'éviter les dealers. Ils sont armés. Il faut que la police ait les moyens et elle ne les a pas", déplore-t-elle. Pour aider la police, le préfet du Tarn a décidé de déployer les CRS dans le quartier dès mardi.