Le record de température à Paris a été battu jeudi, avec 42,6°C. Beaucoup de Parisiens et de Franciliens ont souffert durant cet épisode caniculaire. Notamment en banlieue Nord, à Aubervilliers par exemple, où les oasis de fraîcheur se font particulièrement rares au milieu des grandes tours de béton, édifiées dans les années 1950 et 1960.
Devant l’immeuble qu’elle habite depuis 37 ans, Nicole fait quelques pas au soleil, en grimaçant. "Il y a trop de béton qui nous renvoie la chaleur. Il y a trop de bâtiments, pas assez de verdure !", déplore-t-elle. "Le béton chauffe, et le soir, nous avons la répercussion. Dans les appartements qui ne sont pas isolés, c’est encore pire. Nous sommes piégés dans le béton."
"C’est comme si on était sur un barbecue"
Et lorsque ce ne sont pas les murs, c’est le sol qui renvoie la chaleur, comme ces dalles qui tapissent le centre-ville et sur lesquelles passent Sonia et son fils Samuel. "Ça nous renvoie directement la chaleur sur la visage", relève la mère. "C’est comme si on était sur un barbecue", abonde son fils. Pour leur offrir un peu de répit, le père, Stéphane, a eu l’idée d’emmener la petite famille en promenade souterraine : "On a profité du courant d’air des métros. Il y fait plus frais qu’à l’extérieur. On est allé jusqu’à Saint-Lazare", explique-t-il.
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Quant à ceux qui doivent travailler dehors, eux aussi cernés par le béton, ils profitent du moindre espace de verdure pour pouvoir souffler un peu, comme les architectes Jonas et Charlotte, qui se sont réfugiés dans un petit square le temps du déjeuner. "C’est un petit îlot où l’on est à l’abri de cette minéralité, ça donne de la fraîcheur, on sait que sous un arbre, on sera mieux qu’ailleurs". Mais c’est encore la forte chute de températures, annoncée pour la journée de vendredi, qui rendra ces riverains à la vie.