Comme si de rien n'était, un groupe de réfugiés afghans joue une dernière partie de cricket. Plus loin, d'autres migrants ont brûlé une table et des chaises, devenues inutiles. En finir avec la "jungle". Après la première journée de démantèlement qui a démarré lundi matin, la nouvelle étape est la destruction du bidonville, devenu le plus grand de France avec des chiffres oscillant entre 6 à 8.000 habitants. Alors que plus de 2.300 migrants sont déjà partis, l'atmosphère dans le camp a déjà complètement changée.
"Il n'y aucun avenir dans la jungle". Dans les allées du bidonville, les cabanes sont désormais vides. Lundi, la première étape de l'évacuation du camp s'est déroulée dans "le calme" et "la maîtrise", selon les termes du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Plus de 2.318 migrants dont 400 mineurs ont été "mis à l'abri". Le constat pour certains, comme Nabil, exilé érythréen, de se dire que la jungle, "c'est fini". "Il n'y a aucun avenir dans la jungle", témoigne-t-il. Lui, qui va partir en centre d'accueil dès mardi, espère qu'il n'y aura plus de camp comme la jungle, "pas seulement en France, mais en Europe".
"Les migrants ne sont pas des résistants". Les premières cabanes démontées de la jungle pourraient être détruites dès mardi, pour inciter les plus réticents à partir. Mais certains craignent que cela ne suscite aussi quelques tensions, à l'instar de Christian Salomé président de l'association l'Auberge des migrants : "Ils vont être tristes de voir leurs abris détruits", explique t-il, ajoutant que les migrants ne sont "pas des résistants". "Ce sont des gens qui fuient, c'est leur vie", affirme t-il encore.
La préfecture s'est engagée au nettoyage du camp de manière progressive avec de petits engins mécaniques, pas question de raser la zone à coup de bulldozers, trop violent, et désastreux en terme d'image.