La tension monte à Calais. Fin janvier, des débordements avaient accompagné une manifestation de soutien aux migrants. Mercredi, une manifestation du mouvement islamophobe allemand Pegida prévu samedi a été interdit par la préfecture. Pourtant, "une cohabitation est possible" entre les migrants et les Calaisiens, a assuré Frédéric Van Gansbeke, président du Collectif des entreprises et commerçants du Calaisis, au micro d'Europe 1 jeudi.
Un camp aux normes. "Du temps de Sangatte, on n'avait pas ce problème", a estimé ce boulanger. "Si on avait su faire un vrai camp [de réfugiés] avec des tentes et des contrôles, nous n'en serions pas là." Frédéric Van Gansbeke réclame donc un endroit aux normes du Haut Commissariat aux réfugiés "où on puisse accueillir les migrants dignement". "Il faut aussi tenir compte de la population calaisienne qui voit son commerce et son industrie péricliter", a t-il ajouté.
Baisse de l'activité. De fait, le Collectif des entreprises et commerçants du Calaisis dénonce une situation difficile pour les acteurs économiques de la région, qui souffrent d'un "problème d'image très fort". "Le Calaisien en a un peu marre, pas des migrants en soi mais de l'image dégagé par ce camp, ce bidonville", a expliqué Frédéric Van Gansbeke. "Le commerce est fait d'image. Les gens ne vont pas faire leurs courses dans un endroit qui n'est pas sûr." Selon lui, la restauration du Calaisis annonce une baisse de son activité de 40%. "La fédération du commerce estime à 20% la baisse du chiffre d'affaires sur les commerces de détail."