Dans trente ans, il y aura entre 10 et 40 % de débit d'eau en moins dans les fleuves, les rivières et les nappes phréatiques, assurent des scientifiques, en raison du réchauffement climatique. Et cela aura immanquablement un impact sur notre consommation d'eau. Durant sept mois, les assises de l’eau ont rassemblé experts, agriculteurs et associations autour de réunions. Et lundi matin, les ministres François de Rugy et Emmanuelle Wargon dévoileront 20 mesures pour mieux préserver l'eau en France, les ressources, l'économie de l'eau et les moyens de la rendre potable.
Des mesures seront prises d’abord pour inciter à moins prélever d'eau. Le ministre de la Transition écologique et sa secrétaire d’Etat devraient ainsi annoncer que les villes pourront être autorisées à moduler le prix de l'eau et le précieux liquide pourra coûter plus cher l'été que l'hiver. Et durant toute l'année, les premiers mètres cube pourront être moins chers que les suivants. Objectif : faire baisser les prélèvements de 10% d'ici cinq ans et de 25% d'ici 15 ans, par rapport aux 16 milliards de m3 prélevés annuellement pour l'agriculture et les usages domestiques.
Réutiliser davantage les eaux usées
Il y a aussi de gros efforts à faire pour réutiliser davantage les eaux usées. Aujourd'hui, dans les stations de lavage de voitures, on utilise de l'eau potable pour le nettoyage. "Cela pourrait être évité", glisse-t-on au ministère de l'Ecologie. Et chez les particuliers, l'eau des toilettes est encore trop souvent, là aussi, de l'eau potable, explique le ministère.
Une autre piste envisagée est de faciliter les usages des eaux de pluie, des eaux retraitées par les stations d'épuration ou encore les eaux domestiques dites "grises" (douche, lavabo, lave linge...) pour arroser des pelouses ou laver des voitures. Enfin, l'accent sera mis sur la préservation des zones humides. Dans les trois années qui viennent, 25.000 kilomètres de cours d'eau et de rivières seront restaurés à travers toute la France.