Si les tendances démographiques actuelles se maintiennent, nous pourrions être 70 millions d’habitants en France en 2050 contre 64,3 millions aujourd’hui. Ce poids démographique aura donc des conséquences directes sur notre vie quotidienne et sur le fonctionnement de notre société qui devra également s’adapter au changement climatique, aux progrès technologiques ou encore aux nouveaux modes de transport. A l'occasion de la journée spéciale climat sur Europe 1, voici à quoi pourrait ressembler la France en 2050 :
Certains paysages pourraient disparaître. Selon un rapport du Giec, un groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, il y aura d’ici la fin du siècle, et donc en 2050, d’avantage de phénomènes climatiques extrêmes tels que des tempêtes, des fortes précipitations ou des inondations. Les vagues de chaleur vont également devenir plus fréquentes, ce qui aura des conséquences directes sur les paysages français que l’on connaît bien. D’ici 2050, les glaciers des Pyrénées pourraient donc avoir complètement disparu, l’estuaire de Gironde subir une augmentation du niveau des eaux et l’érosion marine menacera nos côtes sableuses de Soulac ou Lacanau.
Il fera chaud en France. Imaginez Evelyne Dhéliat annonçant des températures au dessus de 40°C presque partout en France en été. L’année dernière, Météo France, en association avec l’Organisation météorologique mondiale (OMM), a publié un bulletin météo imaginaire du 16 août 2050. Selon eux, si les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter comme aujourd’hui, il fera 4°C de plus à la fin du siècle. Même si ce bulletin météo est fictif, il s’appuie sur les données des prévisionnistes. En 2050, les températures records allant jusqu’à 44°C dans le Gard pendant la canicule de 2003, pourraient donc devenir la norme.
Vers une agriculture urbaine. Au vu de la tendance actuelle, il y a fort à parier que d’ici 2050, les villes auront de plus en plus grignoté les terres agricoles. Moins de terres agricoles pour plus d’habitants, cela pose un réel problème : comment nourrir tout le monde ? Les fermes urbaines, construites à la verticale, pourraient être une des solutions à cette équation. Et oui, la salade de demain sera produite en ville, en intérieur et non plus dans un champ. D’ici 2050, il pourrait donc y avoir des fraises sur les toits de Paris et la première exploitation agricole urbaine pourrait voir le jour d’ici un an à Lyon. Objectif : produire des aliments en pleine ville avec une production qui se fait en "hydroponie", c'est-à-dire en intérieur, sous climat artificiel, reproduisant la lumière, l'hygrométrie, la température et le vent de l'extérieur. Par ailleurs, l’augmentation des vagues de chaleur et la répétition des sécheresses modifieront notre agriculture. Pour la viticulture par exemple, l’augmentation des températures rendrait difficile la production de vin dans le Sud de la France alors qu’elle permettrait d’avoir des conditions plus favorables dans le Nord. A quand les vignobles en Bretagne ? Peut-être d’ici 2050, même si d’ici là, on peut imaginer que les viticulteurs s’adapteront à ces changements climatiques.
Tout le monde pourra produire son énergie. François Moisan, le directeur exécutif de l’Ademe, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie, était l’invité d’Europe 1 ce jeudi. Selon lui, « Plus de 300.000 particuliers produisent de l’électricité aujourd’hui. En 2030, on sait qu’il y aura trois millions de ménages qui en produiront, donc 10 fois plus ! », une augmentation rendue possible grâce au prix des panneaux photovoltaïques, toujours plus abordables qui convainquent donc les particuliers, tout comme les éoliennes. Selon l’Ademe, il sera même possible de fonctionner à 100% avec les énergies renouvelables d’ici 2050. Un scénario qui repose sur une forte croissance de l’éolien et du photovoltaïque, même si François Moisan l’a admis ce jeudi, « le nucléaire existera toujours en France en 2050, c’est sûr ».
Des transports moins polluants. Vous pourriez être déçus, rien ne prévoit d’ici 2050 des voitures volantes. Les prévisionnistes tablent plutôt sur des moyens de transport moins polluants comme les vélos par exemple qui auront la cote. Les voitures ou les engins agricoles qui roulent à l’hydrogène devraient également se généraliser, tout comme la voiture électrique. La France devrait d’ailleurs compter d’ici 2018 une centaine de stations de distribution d’hydrogène. Les véhicules seront également de plus en plus connectés et qui sait, les voitures sans conducteur telle que la Google Car pourraient faire leur apparition sur nos routes.