À un an des municipales, de nombreux maires ruraux savent déjà qu’ils ne se représenteront pas
Les députés ont adopté cette semaine en commission la réforme du scrutin à Paris, Lyon ou Marseille. Les conseillers municipaux seront élus sur une circonscription unique. Si dans ces grandes villes, les élus démissionnent rarement, dans les zones plus enclavées, certains maires ont fait le choix de renoncer à leur siège ou de ne pas se représenter.
Le "blues" des maires semble de plus en plus contagieux. Notamment dans les zones enclavées comme dans le Tarn, par exemple. Parmi les 314 communes du département, beaucoup sont de petites mairies où il existe une proximité avec les administrés.
"Les mairies à la Marcel Pagnol, je pense qu'il y a longtemps que c'est fini"
Presque trop grande pour Jean-Marie Dessens, maire d'un village de 350 habitants. Si l'élu n'envisageait pas de faire plusieurs mandats lors de sa prise de fonction, l'usure du poste l'a confirmé dans cette décision : "Les mairies à la Marcel Pagnol, je pense qu'il y a longtemps que c'est fini. Des fois, je pense que les gens associent le maire au bon Dieu. Les gens sont exigeants. J'extrapole un peu, mais bientôt, on va nous demander de réparer une machine à laver, on ne va pas le faire, et bah voilà, le maire n'est pas bon".
Autre problématique, de plus en plus de petites communes sont confrontées au manque de moyens et de personnels, comme l'assure Patrick Carayon, président de l'association des maires ruraux du Tarn : "Il est de plus en plus difficile d'avoir des secrétaires de mairie. Derrière, il faut monter un budget, il faut répondre aux questions des citoyens, il faut répondre aux sollicitations de la préfecture et à un moment donné, la coupe est pleine. Les gens n'en peuvent plus, ils ont la vie de famille, les gens sont à cran et puis ils lâchent".
Depuis les précédentes élections, 2.400 maires ont jeté l'éponge avant la fin de leur mandat.