La création d'une commission d'enquête parlementaire sur les abus sexuels dans l'Église en France "peut aller relativement vite" même s'il est encore "un peu tôt", a déclaré lundi le député LREM Jacques Maire, signataire d'un appel en ce sens, dans Témoignage chrétien.
Un groupe de personnalités réunissant des religieux, d'ex-ministres, des avocats et des victimes a lancé un appel pour une telle commission parlementaire afin de "faire la lumière sur le passé pour éviter qu'il ne se reproduise".
Il est encore "un peu trop tôt". "On ne lance pas une commission d'enquête en 24 heures" et il est encore "un peu trop tôt" pour décider de la création d'une commission sur ce sujet "ultra sensible", a affirmé le député. Mais la création d'une commission "peut aller relativement vite", a-t-il ajouté. Chaque groupe à l'Assemblée voit son droit de tirage pour demander de telles commissions remis à zéro lundi, à l'occasion de l'ouverture de la session ordinaire.
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Le député LREM, fils de l'ancien dirigeant de la CFDT Edmond Maire, a indiqué qu'il avait parlé en amont de l'appel avec le chef de file des élus du groupe majoritaire Gilles Le Gendre qui estime, selon lui, que c'est "un sujet important". Ce n'est pas une démarche initiée par le groupe, mais "il y a une bonne compréhension de la part des collègues" LREM, a-t-il affirmé.
"Rendre justice aux individus". Selon l'élu, la commission d'enquête pourrait avoir pour objet d'étudier "la façon dont l'Église catholique en France a géré ces affaires de pédophilie", avec notamment "la mesure du problème", ce qui implique d'avoir accès aux archives, et de savoir ce qui est fait en matière de prévention et de transparence.
"L'idée est de faire la lumière et de rendre justice aux individus, ainsi que de prévenir la suite", a affirmé le député, qui estime ne pas être susceptible d'être vu "comme le bras armé d'un projet anti-catholique".
Sur Twitter, la chef de file des députés PS Valérie Rabault, a fait savoir de son côté qu'elle était signataire de l'appel notamment aux côtés de l'ex-ministre de la Famille et actuelle sénatrice Laurence Rossignol (PS), et qu'elle entendait proposer à son groupe "que nous demandions cette commission".