Le déraillement du train en gare de Brétigny-sur-Orge, dans l'Essonne, en 2013 qui a coûté la vie à sept personnes serait l'illustration de lacunes plus globales dans l'entretien des voies. Des documents internes de la SNCF, datant de quelques mois avant le drame, indiquent un manque de près de 1.000 agents d'entretien, dévoile Le Parisien mardi.
Un manque de personnel déjà connu
La clôture de l'enquête sur ce drame en janvier a abouti à la mise en examen d'un seul cadre de la maintenance, le "dirigeant de proximité", pour des manquements. Pourtant, les défauts de maintenance pointés par ailleurs par une expertise seraient bien plus généraux sur le réseaux d'Île-de-France. Selon un mail d'avril 2013 consulté par Le Parisien, soit quatre mois avant le drame, l'un des dirigeants franciliens faisait état d'un "gros déficit d'agents" évalué à 200 personnes sur le réseau Paris Rive Gauche (PRG) dont dépend Brétigny.
D'autres documents internes indiquent que la SNCF manquait de 2.000 agents de maintenance dont 1.000 en Île-de-France. De plus, le comité de pilotage Île-de-France avait pris acte au même moment du manque de formateurs. Une situation que laquelle la direction francilienne avait multiplié les "alertes", selon ses termes repris par Le Parisien, dès 2012.
Des éléments matériels qui révèlent le manque d'entretien
Un rapport d'expertise diligenté pendant l'enquête a dévoilé que les fissures observées sur l'aiguillage qui a provoqué le déraillement "proviennent d'un ensemble de désordres sur la TJD |l'aiguillage] (manques de pièces, desserrages, danses des bois...) qui témoignent d'une certaine vétusté des différents éléments en présence". Quant à la situation particulière de Brétigny-sur-Orge, plusieurs audits de sécurité et de maintenance avaient déjà soulevé ce problème avant le drame. Ces documents devraient être prochainement transmis aux juges d'instruction, selon l'avocat du cabinet d'expertise de l'époque.