"À qui confions-nous nos enfants pour les emmener à l'école ?" La question se pose au lendemain de l'accident de car scolaire en Eure-et-Loir, qui a blessé une vingtaine d'adolescents et coûté la vie à Johanna, 15 ans. Sous l'emprise de stupéfiants d'après un test salivaire, le conducteur de 26 ans a été placé en garde à vue. Les résultats d'une analyse de sang, attendus ce vendredi, doivent confirmer son état lorsqu'il conduisait. Au lycée Emile Zola de Châteaudun, où était scolarisée la jeune victime, la colère se mêle à la tristesse et l'incompréhension.

"Ça me fait beaucoup de peine"

Aucun sourire sur les visages à la sortie des classes. Adossé au mur, Kevin tente d'allumer une cigarette. Sa main tremble. Difficile de faire le vide, partagé entre tristesse et colère : "Ça me fait beaucoup de peine. Elle n'avait que 15 ans... Elle avait sa vie devant elle. C'est choquant quand même. Le chauffeur avait consommé des stupéfiants", souligne-t-il au micro d'Europe 1. Pas de ramassage scolaire aujourd'hui pour le jeune homme. C'est son père qui est venu le chercher.

Sur le parking, devant le lycée, les voitures de parents d'élèves forment une longue file. Mais derrière chaque poste de conduite, la même question : "Comment peut-on laisser des drogués conduire un bus scolaire ?" Une honte pour Clarisse dont les deux enfants ont le même âge que la victime. "Les gens comme ça ne devraient pas prendre le volant et surtout pas avec des enfants", souligne-t-elle, estimant qu'il faudrait des tests réguliers. 

Les résultats du prélèvement sanguin du chauffeur de bus sont attendus ce vendredi dans la matinée. Sur le secteur de Châteaudun, près de 4.000 élèves prennent le ramassage scolaire tous les jours. Les contrôles de stupéfiants ne peuvent être menés que par les autorités, contrairement aux tests d'alcoolémie. Le ministre des Transports a annoncé jeudi "des contrôles de plus en plus importants" des chauffeurs au niveau des stupéfiants.