Un commissaire a été mis en examen, dimanche après-midi, et deux autres policiers doivent toujours être présentés à un juge d'instruction dans l'affaire Benalla. Tous trois sont soupçonnés d'avoir remis au collaborateur de l'Elysée, accusé d'avoir commis des violences en marge d'une opération de police le 1er mai, une vidéo de la scène issue du système de surveillance de la ville. Invité d'Europe 1, dimanche soir, le secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale, David Le Bars, s'est dit "consterné" par cette affaire, tout en estimant que ses collègues servaient de "fusibles".
"Monsieur Benalla était une autorité". "Les différents commissaires de police qui ont été mis en cause et qui ont commis une faute vont l'assumer", explique d'abord David Le Bars. "Mais ils l'ont fait parce que monsieur Benalla était une autorité, ou reconnu comme tel, et que des personnes qui sont aux responsabilités l'ont laissé s'installer", développe-t-il. "Il y a aujourd'hui deux enquêtes qui sont ouvertes (une judiciaire et une parlementaire, ndlr). Je fonde beaucoup d'espoirs sur ces deux enquêtes, pour qu'on nous explique depuis combien de temps monsieur Benalla participait à des services d'ordre et qui avait autorisé cet état."
Une responsabilité "pas au niveau des commissaires". "On a des policiers qui ont certes commis une faute, mais on a aussi des policiers qui servent de fusibles", poursuit David Le Bars. "Il ne faut pas se leurrer, le grand public n'est pas dupe. (...) À ce que je sache ce n'est pas la transmission de la vidéo qui est à l'origine de l'affaire : l'origine de l'affaire, c'est la présence de monsieur Benalla dans de nombreux services d'ordre, sa capacité à donner des consignes opérationnelles, à se promener au gré des services d'ordre en différents endroits de la capitale et, paraît-il, à accéder à un certain nombre d'informations parfois même lors de briefings. Je pense que cette responsabilité n'est pas du tout au niveau des commissaires qui ont été mises en cause."