Bernard Tapie est de retour devant la justice. L'homme d'affaires est rejugé depuis ce lundi après-midi pour escroquerie après sa relaxe, il y a un peu plus d'un an, dans l'affaire dite de "l'arbitrage", lors de laquelle 403 millions d'euros lui avait été octroyés en 2008 pour solder son vieux litige avec le Crédit lyonnais. Bernard Tapie, qui se bat contre un double cancer, est apparu affaibli physiquement, la voix éraillée. Pourtant, l’ex-homme d’affaire n’a rien perdu de sa combativité.
Les débats avaient à peine commencé que Bernard Tapie n'a pas pu réfréner son premier coup de colère, juste après le traditionnel interrogatoire de personnalité qui ouvre chaque procès. "Nom, date de naissance, profession... Vous aviez dit acteur ?", interroge la présidente. "Oui, mais je ne peux plus parce que j'ai perdu ma voix", répond Tapie, à peine audible. Une attitude policée qui laisse vite la place à sa passion de convaincre.
"Si l'affaire Adidas est classée, je n'ai plus rien à dire, je pars"
Bernard Tapie se lance dans l'historique de l'affaire. Mais la présidente l'interrompt : "On ne va pas refaire l'affaire Adidas", lâche-t-elle. Et là, c'est l'explosion. Bernard Tapie s'énerve, hausse le ton comme quelqu'un qui essaye de crier avec une extinction de voix. Il jette son masque et provoque la cour. "Si l'affaire Adidas est classée, je n'ai plus rien à dire, je pars", s’agace-t-il. Il faudra la présence rassurante de ses conseils pour le calmer et le ramener à la raison avant que les avocats de la défense ne se lancent, un par un, dans une succession d'argumentaires de droit contestant la régularité du procès.
Bernard Tapie reste assis mais il bouillonne. C'est même lui qui se lève pour ajuster le micro de l'un de ses conseils, montrant ainsi sa détermination, jusque dans les moindres détails, à mener ce combat judiciaire jusqu'au bout.