Faute aux intempéries, les récoltes de blé ont chuté de moins 15 % en un an, selon le ministère de l'Agriculture. Néanmoins, grâce au marché mondial qui se porte bien, l'effet devrait être modéré pour votre porte-monnaie. Les agriculteurs, eux, sont évidemment inquiets. Europe 1 est allée à la rencontre de l'un d'entre eux en région parisienne.
Une mauvaise croissance
Le regard soucieux, Louis Courtier observe la pluie qui tombe sur son champ de blé céréalier près de Meaux, en Île-de-France. Il sait que la récolte ne sera pas bonne cette année. "On a l'impression que les champs de blé sont beaux mais la vérité est que les épis sont impactés fortement. Il y a énormément de maladies liées à cette pluie permanentes et à l'humidité qui font que la croissance du blé s'est pas bien faite", explique-t-il.
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En s'approchant, ces maladies sont bien visibles sur certains épis : "On se retrouve avec du charbon, les grains vont être tout noirs. Un grain tout noir ne peut pas produire de farine donc il finira à la poubelle", poursuit-il.
Du blé à poule
Mais ce que redoute le plus l'agriculteur, c'est une autre maladie qui réduit la taille des grains et dont les dégâts ne seront vraiment visibles qu'au moment de la récolte. "Par exemple, ce grain est beaucoup plus petit par rapport à l'autre qui fait au moins deux fois sa taille. On se retrouve à livrer des choses moins bonnes dans le jargon, on appelle ça du blé à poule", détaille l'agriculteur.
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Ce blé moins bon risque de ne pas pouvoir être utilisé pour faire de la farine. Il deviendra alors du fourrage pour animaux, synonyme d'une perte de revenus allant de dix à 30 euros par tonne de blé.