Des aides qui se font attendre. Ce lundi 18 mars, les agriculteurs de la région Occitanie ont prévu de se retrouver à Balma, près de Toulouse, pour manifester devant l'Agence de services et de paiement. L'attente commence à être intenable pour les agriculteurs et notamment pour les professionnels du secteur du bio qui ont investi des sommes folles afin d'opérer cette conversion. Quelques centaines de kilomètres plus au nord, Charles Chevalier, membre d'un groupement agricole en Loire-Atlantique, est exaspéré. "On essaye d'être le plus résilient possible. Si c'est encore pareil, l'année prochaine, c'est fini", déclare ce dernier au micro d'Europe 1.
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Des aides qui tardent à arriver
Les aides à la reconversion bio tardent encore à arriver, et pour cet agriculteur, il manque plus de 60.000 euros. "On essaye de pallier le défaut de paiement de l'État, on temporise toutes les dépenses que l'on peut temporiser. Ce sont nos revenus qui morflent en premier, donc ce sont nos familles et nos enfants", rapporte Charles Chevalier. Alors que l'État a encouragé le passage au bio, l'accompagnement semble défaillant et ce n'est pas nouveau.
Chaque année, ou presque, les aides sont en fait versées avec plusieurs semaines, voire des mois de retard. En Pays de la Loire, ils sont actuellement plus de 1.200 à attendre ses versements, comme Brice Guyot en Vendée.
"Ce sont des gens qui se sont investis dans la biodiversité, dans des prairies permanentes ou dans des systèmes en diminuant les phytos qui, aujourd'hui, vont faire des choix d'arrêter le bio, alors que derrière, l'accompagnement rapide leur permettrait peut-être de tenir", insiste l'agriculteur de Vendée au micro d'Europe 1. La pratique du bio concerne 2,8 millions d'hectares en France, soit près de 10% de la surface.