La promotion du chauffeur de la maire LR d'Aix-en-Provence, qui vaut à Maryse Joissains-Masini d'être poursuivie pénalement, a été définitivement annulée par le Conseil d'État.
Dans son arrêt rendu le 25 mai, le Conseil d'État estime que la maire d'Aix-en-Provence "a commis une erreur manifeste d'appréciation de la valeur et de l'expérience professionnelle" d'Omar Achouri, son chauffeur et conseiller. Maryse Joissains-Masini, maire d'Aix-en-Provence et présidente de la Communauté du Pays d'Aix depuis 2001, avait exigé la promotion de Omar Achouri, âgé aujourd'hui de 65 ans, alors qu'il figurait à la 50e place sur une liste dressée par ordre de mérite.
Une "erreur d'appréciation". Le 14 mai, le parquet du tribunal correctionnel de Montpellier a requis à son encontre neuf mois de prison ferme et dix ans d'inéligibilité pour cette promotion ainsi que pour avoir fourni des emplois de complaisance à des proches. Le procureur Dominique Sie avait notamment estimé que les faits de détournement de fonds publics et de prise illégale d'intérêts étaient "parfaitement caractérisés". "Le Conseil d'État confirme qu'il s'agit d'une erreur d'appréciation, c'est ce que nous plaidons au pénal", a réagi mardi son avocat Me Alain Roustan. "Une erreur d'appréciation n'a jamais été un délit. Il ne s'agit pas de détournement de fonds publics et de prise illégale d'intérêts", a poursuivi l'avocat.
"Clientélisme". Lors de son procès Maryse Joissains-Masini s'était défendue en soulignant avoir voulu "récompenser par une promotion sociale "un engagement total" de son chauffeur, décrit comme un "personnage clef du système de clientélisme" aixois par différents hauts responsables administratifs de la ville.