"J'ai une merde sur le dos", aurait confié l'ancien adjoint au chef de cabinet d'Emmanuel Macron Alexandre Benalla, selon des propos rapportés par un haut fonctionnaire au Journal du Dimanche. Le jeune homme de 26 ans est mis en cause dans une affaire de violences envers des manifestants lors du 1er-Mai.
"J'ai pété les plombs". Quelques semaines avant que Le Monde ne révèle les images le mettant en cause, ce membre de l'entourage du chef de l'État se serait confié à un haut fonctionnaire de ses proches sur sa participation aux violences du 1er-Mai. "J'ai une merde sur le dos. Je suis allé sur la manif, c'était chaud. Les CRS en prenaient plein la gueule. J'ai pété les plombs", aurait-il raconté selon cette relation contactée par le JDD.
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Présenté à un juge après deux jours de garde à vue. Reconnu sur une vidéo et auteur de violences à l'égard de deux manifestants pendant les rassemblements du 1er-Mai, Alexandre Benalla a été placé en garde à vue et présenté à un juge dans la nuit de samedi à dimanche pour s'expliquer sur sa présence aux côtés des CRS, casqué et équipé d'un brassard de police et d'un talkie-walkie. Une information judiciaire devrait être ouverte à son encontre pour "violence en réunion", "usurpation de fonctions" et "complicité de détournement d'images issues d'un système de vidéoprotection", selon le JDD.
Des versions contradictoires. Au cours de ses deux jours de garde à vue, il a expliqué avoir été invité par la préfecture de police à se rendre en tant qu'"observateur" sur le terrain, selon des sources concordantes du JDD. Ce serait son "référent" policier qui lui aurait fourni casque, brassard et radio. Une version contestée par la préfecture de police qui assure que seul un casque lui a été fourni et que sa présence aux côtés des CRS a été négociée par un haut fonctionnaire de la préfecture, relation d'Alexandre Benalla.
Un article du code de procédure pénale pour se protéger. Au cours de son interrogatoire, il aurait également invoqué l'article 73 du code de procédure pénale, que ce titulaire d'un master en droit connaît, pour justifier son intervention auprès des manifestants : "Dans les cas de crime flagrant ou de délit flagrant puni d'une peine d'emprisonnement, toute personne a qualité pour en appréhender l'auteur et le conduire devant l'officier de police judiciaire le plus proche."
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Quant aux images de vidéosurveillance qu'il a obtenues de la part des trois policiers suspendus et qui vont comparaître devant un juge dimanche, Alexandre Benalla les aurait demandées pour illustrer la violence des affrontements du 1er-Mai.
Trois enquêtes en cours. Quatre jours après la révélation des images qui incriminent cet ancien membre du service de sécurité du PS, trois enquêtes sont en cours : celle de la police judiciaire qui a perquisitionné le siège d'En Marche et l'appartement d'Alexandre Benalla samedi, celle de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) et celle du Parlement. Par ailleurs, les députés ont convoqué le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb le préfet de police Michel Delpuech lundi.