Quelque 6.000 jeunes qui s'étaient inscrits sur la plateforme d'admission post-bac (APB) sont encore sans affectation à l'université, a indiqué mardi la ministre de l'Enseignement supérieur à RTL, promettant de poursuivre "un travail dans la dentelle" pour leur trouver une place.
De plus en plus d'étudiants sans formation. Plus de 6.000 étudiants attendent encore une proposition de la part de la plateforme Admission Post Bac. Les bacheliers représentent les trois quarts de ces candidats sans formation, le reste étant des étudiants en réorientation.
À la fin du mois de juillet, ils étaient encore 65.000 à ne pas savoir ce qu'ils feraient à la rentrée. 48.000 ont reçu des propositions au cours de l'été tandis que 11.000 se sont "évaporés", rapporte Le Monde. Les plus touchés sont les étudiants issus des filières technologiques et professionnels qui demandent majoritairement des BTS et des DUT.
"De très nombreuses places dans les filières non-sélectives". Interrogée pour savoir si elle pouvait s'engager à ce que chacun trouve une solution d'ici au 25 septembre, la ministre Frédérique Vidal a répondu : "on va continuer ce travail dans la dentelle en regardant pour chacun d'entre eux ce qu'on peut leur proposer". "Il reste de très nombreuses places dans les filières non-sélectives de l'enseignement supérieur. On va travailler à leur trouver une place qui soit le plus en adéquation possible avec leur souhait", a-t-elle assuré.
Un système saturé. Pourtant la situation semble inextricable à cause de la saturation du système des études supérieures. 20.000 à 40.000 nouveaux étudiants entrent à l'université chaque année depuis trois ans. 39.700 candidats supplémentaires ont fait un vœux sur APB par rapport à 2016, dont 25.800 bacheliers, recense Le Monde. Les 13.900 étudiants restant sont ceux qui sont qui souhaitent changer de filière et qui passent désormais également par APB, ce qui n'était pas le cas auparavant.
L'échec en licence, le vrai problème. Selon Frédérique Vidal, la procédure APB, très critiquée, n'est que "l'arbre qui cache la forêt". "Le véritable échec pour moi c'est le fait que 60% des étudiants qui rentrent dans le système de la licence générale échouent" (seulement 40% d'étudiants bouclent leur licence, un cycle de trois ans, en trois ou quatre années, ndlr).
Frédérique Vidal a rappelé qu'elle n'était pas favorable à une sélection à l'entrée mais pour une formule qui garantisse "l'accès à l'enseignement supérieur à tout bachelier, sur la base d'un contrat de réussite". Elle souhaite ainsi mettre l'accent sur "l'information" fournie aux étudiants et prévient qu'il faudra leur dire quelles sont leurs chances de réussite dans la filière de leurs choix, et s'ils ont éventuellement besoin d'une formation complémentaire.