«Ni l'oubli, ni la peur, ni la violence ne l’emporteront» : le collège de Conflans-Sainte-Honorine où enseignait Samuel Paty a pris son nom
Quatre ans après l'attentat islamiste dont a été victime Samuel Paty, le collège du Bois d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine où enseignait ce professeur d’histoire-géographie a pris son nom vendredi lors d'une cérémonie riche en émotions.
Le collège du Bois d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine a changé de nom et s’appelle désormais le collège Samuel Paty. Une cérémonie riche en émotions s’est déroulée vendredi en présence d’élèves, de professeurs et de nombreuses personnalités politiques.
"À la terreur, vous opposez la force du savoir"
Dans le vaste hall de l’établissement, une soixante d’élèves, le visage grave. Assis à côté de leur sac à dos, ces jeunes qui n’ont jamais vu Samuel Paty ont conscience de vivre un tournant dans la vie du collège. La mairie de Conflans-Sainte-Honorine souhaitait attendre que les collégiens ayant connu le professeur d’histoire-géographie aient quitté l’établissement pour le rebaptiser.
Au pupitre, la ministre de l'Éducation nationale, Élisabeth Borne, a rendu hommage à Samuel Paty et à tous les professeurs. Ce changement de nom "est le symbole d'une promesse que ni l'oubli, ni la peur, ni la violence ne l’emporteront. À la terreur, vous opposez la force du savoir", a-t-elle dit.
Des enseignants ont également lu un texte pour saluer la mémoire de leur ancien collègue sauvagement assassiné. "Après le Bois d’Aulne, voici le collège Samuel Paty, c’est donc le nom de la vie qui continue malgré la mort, au-delà de la mort. C’est le nom de la transmission à la jeunesse, de l’espoir pour les générations futures", a déclaré une enseignante.
"Massacrer un professeur, c’est innommable"
Derrière les grilles de l’établissement, des habitants de Conflans-Sainte-Honorine ont assisté au dévoilement de la plaque, le collège Samuel Paty, comme Pascale très émue. "Un professeur, c’est important, c’est le savoir, c’est la connaissance. On est tous passés par l’école et de massacrer un professeur, c’est innommable", glisse-t-elle.
La sœur de Samuel Paty espère que le nom de son frère puisse désormais être associé à des projets positifs. "Je pense qu'aujourd'hui [...] il faut qu'on arrive à construire des choses concrètes pour les jeunes et que le nom de Samuel devienne le symbole d'autre chose qu'un drame", a déclaré Gaëlle Paty à la presse à l'issue de l'inauguration.
Enfin, une chorale d’élève a interprété une chanson de Jean-Jacques Goldman, Il changeait la vie, dont les paroles ont touché le cœur des professeurs et du personnel éducatif. "C’était un professeur, un simple professeur, qui pensait que savoir était un grand trésor, que tous les moins que rien n'avaient pour s'en sortir que l'école et le droit qu'a chacun de s'instruire…" ont-ils chantonné.