Deux ans après les attentats du 13 novembre, le retour à l'emploi est parfois très compliqué pour les rescapés. Alors que des mesures seront adoptées et annoncées par le Premier ministre Edouard Philippe après la tenue d'un comité interministériel pour l'aide aux victimes vendredi, certains, comme Philippe, un ancien trader de 44 ans, n'arrivent pas à retrouver de travail.
300 CV, "deux ou trois réponses". "J'ai envoyé 300 CV, j'ai eu deux ou trois réponses, mais négatives. Mon nom est apparu sur Internet et vous avez une double peine", regrette-t-il. "Jamais on ne vous dira que c'est à cause de ça, parce que ça s'appelle de la discrimination, et la discrimination est un délit en France", poursuit-il. Mais pour Philippe, les recruteurs se posent tous les mêmes questions. "Est-ce qu'il est capable d'assurer son travail quotidien ? Les gens ont peur que vous pétiez un câble", explique-t-il au micro d'Europe 1.
"Il n'y a plus personne". Et cette longue période de recherche d'emploi pose plusieurs problèmes. "J'avais un appartement, mais là je suis retourné au domicile parental, à 44 ans. Je vis sur ce que j'ai reçu du fonds de garantie d’indemnisation des victimes et de l'aide de mes proches uniquement", indique-t-il. "Ça ne fait pas plaisir, mais à partir de là qu'est-ce que vous voulez faire ? Vous avez déjà de la chance d'avoir un toit, d'avoir une famille qui est là. Mais pour le reste il n'y a plus personne", constate-t-il.