Après avoir écrit aux enseignants, c'est aux directeurs d'école que le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer s'adresse par lettre mercredi, pour calmer les inquiétudes causées par son projet de loi controversé. Il leur garantit le maintien de leur fonction, à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation.
"Toute garantie" sur le maintien du directeur d'école
Des mesures de la loi "pour une école de la confiance", votée à l'Assemblée et attendue en mai devant le Sénat, "ont été caricaturées ou ont donné lieu à des erreurs d'interprétation", écrit le ministre. Loin d'"une quelconque menace" sur l'école maternelle, "c'est tout le contraire qui se met en place", assure Jean-Michel Blanquer. Il apporte "toute garantie" sur "le maintien de la fonction de directeur d'école".
Plusieurs points du projet de loi suscitent l'inquiétude de la communauté éducative, dont notamment la création d'"établissements publics locaux d'enseignement des savoirs fondamentaux" (EPSF), qui "associent les classes d'un collège et d'une ou plusieurs écoles situées dans son secteur de recrutement", selon le texte de l'article 6. Ces établissements "sont dirigés par un chef d'établissement qui exerce simultanément les compétences attribuées au directeur d'école", assisté d'adjoints "dont un au moins est chargé" du premier degré, précise le texte.
Les organisations syndicales contre le projet de réforme
Les syndicats et enseignants y voient la mise sous tutelle des écoles et la disparition des directeurs d'école, lien indispensable entre les familles, les élus et l'école. Dans sa lettre de mercredi, Jean-Michel Blanquer déclare que les EPSF dépendront de "l'accord de la municipalité et du conseil d'école" et reposeront donc sur le volontariat.
Le ministre reçoit par ailleurs ces jours-ci les organisations syndicales, opposées au projet de loi, qui ont appelé à une nouvelle mobilisation des enseignants jeudi. Quelque 36.000 personnes étaient descendues dans la rue samedi et la grève du 19 mars avait été largement suivie (un quart des instits selon le ministère, 40% selon les syndicats).