Soixante-dix-huit réfugiés débarqués de l'Aquarius, navire autour duquel les pays européens s'étaient déchirés, après le refus de l'Italie de lui ouvrir ses ports, sont arrivés jeudi en France, conformément à l'engagement pris par Paris, a annoncé le ministre de l'Intérieur.
Des réfugiés à protéger. Ces personnes avaient été récemment "identifiées à leur arrivée à Valence (Espagne) par l'Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) comme relevant d'un besoin de protection au titre de l'asile", a indiqué Gérard Collomb dans un communiqué.
Des hébergements dans trois régions. Elles seront "orientées par l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) vers un hébergement dans plusieurs régions françaises (Hauts-de-France, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Auvergne-Rhône-Alpes), et bénéficieront d'une formation linguistique et aux valeurs de la République dans le cadre du contrat d'intégration républicaine", a-t-il ajouté.
Bientôt la fin d'une errance ? Ces migrants, "originaires principalement d'Erythrée et du Soudan" selon le ministre, font partie des 630 migrants qui étaient à bord du navire Aquarius de Médecins sans frontières et SOS Méditerranée. Mi-juin, face au refus de l'Italie et de Malte d'accueillir le navire, il avait finalement accosté à Valence (Espagne).
Critiquée pour ne pas avoir proposé d'ouvrir ses ports aux navires en détresse, au nom de la règle de droit maritime voulant qu'ils accostent dans le port sûr le plus proche, la France avait pris l'engagement d'accueillir des migrants pouvant prétendre au statut de réfugié.
Déjà 52 réfugiés accueillis en France. Début juillet, 52 réfugiés du Lifeline, un navire humanitaire avec à son bord 233 migrants et qui avait été accueilli par Malte, sont arrivés en France. L'opération réalisée jeudi "illustre à nouveau la politique équilibrée mise en oeuvre par la France pour accueillir les réfugiés, tout en agissant contre l'immigration économique irrégulière dans une logique européenne", a estimé le ministre de l'Intérieur, dont le projet de loi asile et immigration a été critiqué jusque dans la majorité.