Une quadragénaire qui s'était fait passer pour une victime des attentats du 13-novembre au Bataclan, et avait à ce titre touché 25.000 euros d'indemnisation, a été arrêtée mardi, a-t-on appris auprès du parquet de Créteil, dans le Val-de-Marne.
25.000 euros d'indemnisation au total. Âgée de 48 ans, cette habitante du Val-de-Marne, salariée depuis près d'un an par l'association de victimes Life for Paris, avait déjà été condamnée à trois reprises pour des faits d'escroquerie. Elle a reconnu les faits en garde à vue et sera jugée mercredi en comparution immédiate, a indiqué le parquet de Créteil. "Au total, elle a touché 25.000 euros" du Fonds de garantie des victimes de terrorisme et d'autres infractions (FGTI), a précisé le parquet. L'information a été confirmée par le FGTI, qui a l'intention de se porter partie civile. Selon l'organisme, cette somme correspondait à "une provision sur l'indemnisation totale".
Des faux documents. L'usurpatrice travaillait pour l'association de victimes des attentats Life For Paris, d'abord en tant que bénévole, puis comme employée en CDD depuis mars 2017. Jointe par l'AFP, l'association Life for Paris n'avait pas réagi mardi après-midi. "Elle a fabriqué de faux documents à partir de documents de l'association grâce auxquels elle a pu obtenir des avantages réservés aux victimes des attentats", a aussi expliqué le parquet.
Onze fausses victimes déjà condamnées. Au total, onze personnes ont été condamnées pour tentative d'escroquerie et deux pour escroqueries entre le 21 novembre 2016 et le 1er décembre 2017, précise le FGTI. En décembre, un homme qui s'était fait passer pour une victime du massacre de 2015 dans la salle de concerts du Bataclan à Paris, alors qu'il n'y était pas au moment de l'attaque, avait été condamné à six mois de prison ferme. Ce jeune ambulancier avait raconté avec force détails aux médias, dont l'AFP, ce qu'il disait avoir vécu au Bataclan dans la soirée du 13 novembre 2015, pendant l'attaque d'un commando djihadiste qui avait fait 90 morts. Après l'attaque, Cédric Rey avait réclamé une indemnisation auprès du Fonds public de soutien aux victimes du terrorisme mais sa requête était restée sans suite, faute de preuves suffisantes.