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Margaux Fodéré / Crédits photo : Sandrine Marty / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Si l'absentéisme a globalement diminué chez les 20-30 ans en 2023, il reste en très nette augmentation sur quatre ans. Surtout, les arrêts de travail sont de plus en plus fréquents dans cette catégorie d'âge, selon une étude du mutualiste Willis Towers Watson sur le secteur du privé. 

Alors que le déficit devrait à nouveau déraper cette année, Bercy est toujours à la recherche de 16 milliards d'euros d'économies. Et parmi les pistes envisagées il y a quelques mois, il y a toujours la lutte contre les arrêts de travail. 

À la demande de Gabriel Attal, une mission de l'Inspection Générale des finances publiques et l'Inspection Générale des affaires sociales a passé au crible les arrêts de travail dans la fonction publique. Mais l'absentéisme existe aussi dans le privé : il est même bien plus important qu'avant le Covid, selon une étude du mutualiste Willis Towers Watson (WTW). Non seulement la durée moyenne des arrêts ne cesse d'augmenter, mais il y a une tendance encore plus inquiétante : les arrêts sont de plus en plus fréquents chez les jeunes. 

"Puisque quand on s'arrête plusieurs fois, c'est probablement plusieurs arrêts de plus courte durée"

À première vue, le bilan peut paraître positif, puisque sur un an, l'absentéisme diminue chez les jeunes. Mais la réalité est bien plus préoccupante : sur les quatre dernières années, le phénomène est en très nette augmentation. Surtout, les salariés âgés de 20 à 30 ans se mettent en arrêt de plus en plus fréquemment, note Noémie Marciano, directrice de l'activité chez Health et Benefits chez WTW en France. 

"Dès lors que l'on s'arrête, on s'arrête 1,9 fois en moyenne dans l'année, ce qui est plus que ce qu'on observe sur les autres classes d'âge. Et, c'est ce qui contribue aussi à diminuer un petit peu le phénomène de la durée des arrêts. Puisque, quand on s'arrête plusieurs fois, c'est probablement plusieurs arrêts de plus courte durée". 

Plus d'exigence sur l'environnement de travail

Des arrêts plus courts et plus fréquents chez les jeunes, cette tendance s'est accélérée depuis 2020. Avec le Covid, cette catégorie de salariés est devenue plus sensible au respect de l'équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Ils sont aussi devenus plus exigeants, estime Laurent Cappelletti, directeur à l'Institut de socio-économie et professeur au Centre National des Arts et Métiers. 

"Si cet environnement d'intérêt au travail, d'enrichissement au travail, de considération n'est pas au rendez-vous, effectivement, on va développer des phénomènes de démotivation, voir qui peuvent aller jusqu'à effectivement des arrêts de travail". Évidemment, ces arrêts peuvent aussi être liés à des accidents. Mais quelles qu'en soient leurs causes, ils ont aussi un impact financier. Alors que le coût de l'absentéisme par salarié a déjà augmenté de 35% depuis 2019.