Un ancien militant du Groupe union défense (Gud), le syndicat étudiant d'extrême droite, a été condamné mercredi à un an de prison avec sursis. Il avait participé à une attaque du lycée autogéré de Paris en mars, ce dont il se défend. Un autre a été relaxé.
Deux hommes inconnus de la justice. Lors de l'audience, fin juin, devant le tribunal correctionnel de Paris, le parquet avait demandé un an de prison, dont six mois ferme, à l'encontre de ces deux hommes inconnus de la justice, étudiants en école de commerce et en fac de mathématiques. Tous deux avaient fermement nié avoir participé à cette intrusion le 16 mars dernier.
"Sales gauchos". Selon des élèves et professeurs témoins des faits, une dizaine de personnes en tenues sombres avaient débarqué dans le jardin du lycée autogéré, faisant des saluts nazis, criant "Groupe union défense", proférant des insultes ("sales gauchos", "tafioles"...), dégradant du matériel et agressant deux élèves, légèrement blessées. Soupçonné d'avoir frappé une lycéenne, le jeune homme condamné, formellement reconnu par plusieurs témoins, avait assuré n'avoir été mis en cause que parce que sa photo circulait sur des sites d'extrême gauche.
Le Gud "mis en sommeil" ? Il devra payer plusieurs milliers d'euros de dommages et intérêts au lycée autogéré et aux victimes, parties civiles. Celui qui a été relaxé avait été reconnu uniquement par une jeune fille qu'il était soupçonné d'avoir blessée au genou à l'aide d'une barre de fer, mais opposait qu'il était chez sa mère au moment de l'intrusion. Si les deux prévenus ont été membres du Gud, celui qui a été condamné avait assuré ne "plus militer politiquement", tandis que l'autre avait souligné que ce groupuscule "s'est mis en sommeil" il y a plusieurs mois - il se serait auto-dissous fin 2017 pour laisser place au Bastion social.
Longue série d'agressions envers l'établissement. Selon l'établissement, cet épisode s'inscrit dans une longue série d'agressions à son encontre, la dernière tentative avant cette intrusion remontant au 8 décembre. Le lycée autogéré est un lycée expérimental créé en 1982, situé dans le XVe arrondissement de Paris, où professeurs et élèves prennent eux-mêmes toutes les décisions qui concernent l'établissement. Un professeur avait estimé en mars que les jeunes d'extrême droite s'en prennent à ce lycée car plusieurs de ses élèves y sont organisés en groupes antifascistes.