Au lendemain de l'attentat sur la Promenade des Anglais, à Nice, une reporter d'Europe 1 est allée à la rencontre des proches et de ceux qui ont côtoyé l'auteur de l'attaque pour essayer de cerner le profil d'un homme énigmatique, connu des services de polices pour des affaires de petite délinquance, de violences conjugales, de vol et de violence avec arme, mais inconnu des services de renseignement.
"Il mangeait du porc, il buvait beaucoup. C'était un coureur de jupons". Discret, lunatique, capable d’être sympathique un jour et désagréable le lendemain. Voilà comment les anciens voisins du tueur de Nice définissent Mohamed Lahouaiej-Bouhlel. Parmi les habitants de cette tour de 13 étages, Sabrina connaît le couple que formaient l’homme et sa compagne depuis des années. "Il n’avait rien à voir avec la religion. Il avait des parents, certes musulmans, mais lui il l’était pas du tout. Je dirais plus qu’il était athée. Il mangeait du porc, il buvait beaucoup. C’était un coureur de jupons qui n’avait aucun respect pour sa belle-famille ni sa femme. Il était normal : bien rasé, musclé, toujours bien habillé, à la mode en fait."
Un homme violent. Pas vraiment le portrait-robot du jeune homme en pleine radicalisation. Akim, le confident de l’ex-compagne du tueur, complète le tableau d’un dernier trait peu flatteur : "Elle me disait tout le temps ‘mon mari est méchant, il m’a frappée, il a frappé les enfants’. Elle était en train de divorcer, elle n’en pouvait plus des coups." Depuis la séparation du couple, le conducteur du camion fou ne venait plus dans le quartier que de temps en temps pour rendre visite à ses trois enfants. Et ici, personne n’avait remarqué le moindre changement.