Elle affirmait avoir été "harcelée pendant une heure" par un membre du cabinet de Bernard Cazeneuve, à l'époque ministre de l'Intérieur. Jeudi, le procureur de Nice a annoncé avoir classé la plainte déposée pour abus d'autorité par la policière municipale Sandra Bertin, qui assurait avoir subi des pressions de policiers parisiens après l'attentat de Nice pour modifier un rapport sur le dispositif de sécurité déployé.
Dépôt d'une nouvelle plainte. "Les éléments constitutifs d'une infraction d'abus d'autorité ne sont pas réunis", a déclaré Jean-Michel Prêtre au cours d'un point presse. Sandra Bertin avait saisi d'un signalement pour abus d'autorité le procureur dix jours après l'attentat commis le 14 juillet sur la promenade des Anglais, le même signalement ayant été effectué par le maire de Nice, Philippe Pradal, et son premier adjoint Christian Estrosi, simultanément.
Christian Estrosi et Philippe Pradal ont réagi à cette décision en annonçant leur intention de vouloir "s'adresser à un juge d'instruction" en déposant "dans les meilleurs délais" une plainte avec constitution de partie civile. Me Adrien Verrier, l'avocat de Sandra Bertin, a lui aussi indiqué avoir décidé de déposer une nouvelle plainte pour que cette affaire soit confiée "à un juge d'instruction impartial et indépendant qui sera chargé de faire toute la lumière de façon contradictoire et de façon complète sur ce dossier".
La vidéosurveillance en question. Dans un contexte alors marqué par la polémique opposant les élus locaux au gouvernement sur le dispositif de sécurité mis en place dans la ville le soir de la fête nationale, la policière avait affirmé avoir été contrainte par des policiers parisiens de faire apparaître sur un rapport "modifiable" des effectifs policiers que cette responsable de la vidéo-surveillance ne voyait pas sur les images prises par les caméras de la ville lors de l'attentat. Ces accusations lui avaient valu d'être visée par une plainte pour diffamation par Bernard Cazeneuve, alors ministre de l'Intérieur: elle comparaîtra le 7 juin dans ce dossier à Paris.
Un "contexte particulièrement tendu". À la suite d'une enquête confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), le procureur de Nice a constaté que les faits, intervenus au lendemain de l'attentat le 15 juillet, s'étaient déroulés dans "un contexte particulièrement tendu, un contexte où les gens sont fatigués et où on a la possibilité de sur-interpréter telle ou telle chose", a-t-il expliqué.
Évoquant par ailleurs les plaintes déposées après l'attentat par des victimes et leurs proches et visant d'éventuelles défaillances dans le dispositif de sécurité déployé le 14 juillet, le procureur de Nice a assuré qu'aucune décision n'avait encore été prise dans ce dossier. "Je n'ai pas encore eu le temps de lire complètement le dossier que j'ai reçu cette semaine", a-t-il assuré.