L'enquête se poursuit, plus d'un mois après l'attentat de Strasbourg, qui a fait cinq morts le 11 décembre, sur le marché de Noël de la ville alsacienne. Et selon les informations du journal Le Monde et de France 3, l'attaque menée par Cherif Chekatt avait bien été préméditée.
Une vidéo d'allégeance et un message manuscrit. Le terroriste abattu par une patrouille de police "était depuis plusieurs semaines en plein préparatifs", selon les derniers développements de l'enquête, écrit Le Monde. A son domicile, les enquêteurs avaient retrouvé une vidéo de revendication sur une clé USB, dans laquelle il prête allégeance en français et en arabe au groupe djihadiste Etat islamique, mais également un message manuscrit.
Dans ce message, selon le quotidien, Cherif Chekatt écrit : "O vous les hommes, la bataille est engagée, les appels au djihad sont lancés, les portes du paradis sont ouvertes. Si vous n'êtes pas des cavaliers, poussez-vous et laissez place aux femmes pour diriger la bataille". Ont également été retrouvés des couteaux de chasse, une cagoule, un revolver, et une grenade défensive. Concernant la revendication de l'EI, datée du 13 décembre, Le Monde précise qu'elle reste considérée comme opportuniste, "aucun lien n'étant avéré avec le terroriste"
Il aurait confié à sa mère son "intention de mourir". D'autres indices plaident en faveur d'une préméditation. En 2015, l'homme abattu après deux jours de cavale avait fait part à un co-détenu de "sa haine des policiers, des magistrats et des juifs", tout comme de son intention de "commettre un braquage avant de partir en Syrie ou de mourir en martyr". Sa propre mère a de son côté fini par reconnaître que Cherif Chekatt lui avait confié "environ cinq mois" avant l'attentat son "intention de mourir", sans qu'elle ne prenne cet avertissement au sérieux.
Toujours selon Le Monde, Audrey M., un rappeur et ami de Cherif Chekatt, qu'il avait rencontré en prison en 2012, indique que le terroriste l'a bien appelé le matin de l'attentat, après avoir échappé à l’interpellation à son domicile, pour trouver des armes. Selon lui, Cherif Chekatt lui avait déjà demandé des armes en septembre 2018, pour commettre des braquages. Une demande qu'il aurait réitérée en octobre, puis en novembre et quelques semaines avant l'attentat. Le rappeur lui aurait alors organisé une rencontre avec un contact membre de la communauté des gens du voyage, impliqué dans le milieu du trafic d'armes. Audrey M. a depuis été mis en examen pour "participation à une association de malfaiteurs terroristes criminelle" et "acquisition, détention, et cession d'armes de catégorie B", puis placé en détention provisoire.