ZFE : «C'est une 'zone à forte exclusion'», à Strasbourg, les automobilistes ravis de leur potentielle suppression
Ce mercredi 26 mars, les députés de la commission spéciale ont voté pour la suppression des ZFE, mesure appliquée depuis 2019 dans les grandes villes de France comme Paris, Lyon ou encore Marseille. Le vote doit maintenant passer au Parlement. Qu'en pensent les automobilistes de Strasbourg ?
Pourra-t-on bientôt jeter nos vignettes Crit’air à la poubelle ? Un premier pas vers la fin des ZFE (Zones à Faibles émissions) a été franchi mercredi 26 mars. Les députés de la commission spéciale, chargée d’étudier le projet de loi de "simplification", ont voté majoritairement pour la suppression de cette mesure en vigueur depuis 2019 dans les grandes villes de France. Le vote doit maintenant être soumis au Parlement.
Les ZFE ont pour objectif d’interdire progressivement les voitures les plus polluantes afin d’améliorer la qualité de l’air. Mais ce dispositif "exacerbe les inégalités" et "pénalise les ménages les plus modestes" selon de nombreux députés de droite et du centre. Qu’en pensent les automobilistes de Strasbourg ?
"C’est totalement injuste, c’est liberticide"
"J’ai un Volkswagen qui est de 2005 donc Crit’air 4", raconte Martin, fermement opposé à la ZFE et a toujours refusé d’acheter leur vignette Crit’air, quitte à risquer une amende de 45 euros lorsqu’il vient en ville. "Les Crit’air 3, 4, 5 ne valent plus rien donc c’est double peine : on n’a plus le droit de circuler avec et en plus, on ne peut plus les revendre", conclut-il.
C'est le même constat du côté d'Hubert. "C’est totalement injuste, c’est liberticide. L’acronyme 'ZFE' c’est 'zone à forte exclusion'. Acheter une voiture neuve, ça coûte beaucoup d’argent, surtout maintenant. Il y a beaucoup de gens qui vivent à la campagne et qui disent 'ah non, moi, je ne viens plus en ville maintenant avec la ZFE'", assure-t-il.
"Je dis que c'est du racket !"
Comme ces deux Strasbourgeois, de nombreux automobilistes se réjouissent de ce premier pas vers la fin des ZFE, même si leur suppression doit encore être votée au Parlement. "Je souhaite qu’ils vont aller au bout parce que j’estime qu’il faut laisser le choix de rouler en électrique, en diesel, en essence ou en hybride", affirme-t-il. "Moi par exemple, je suis artisan et j’ai un fourgon, je suis en Crit’air 2, mais peut-être que d’ici deux ou trois ans, je ne pourrai plus venir en ville. Donc ce sont des obligations, je ne trouve pas ça très démocratique", assène Richard.
"Moi je dis que c’est du racket !", embraye Nadia, pour qui les vignettes Crit’air entrainent trop d’inégalités. "En général, quand les gens ont des voitures pas très récentes, c’est qu’ils n’ont pas les moyens pour faire un prêt ou pour en acheter une donc ça va quand même les empêcher de pouvoir circuler. Qu’on arrête de nous faire payer pour tout !", lance-t-elle.
Un délai de deux ans supplémentaires accordé par la mairie
Toutefois, certains regrettent la décision des députés de supprimer les ZFE, à l'image de Martine : "Il y a quand même des voitures hyper polluantes et ça vous prend le nez, vous vous mettez en apnée quoi. On est en recul écologique sur beaucoup de choses. On a réussi à faire passer des choses, pourquoi faire marche arrière maintenant ?".
Quentin, qui roule en voiture électrique, s'attriste également de ce vote. "C’est important de réduire les émissions et je pense que c’est dommage de reculer sur tous les sujets écologiques tout le temps", estime-t-il.
À Strasbourg, grâce à une amélioration notable de la qualité de l’air, la mairie écologiste a déjà accordé un délai de deux ans supplémentaires aux voitures Crit’air 3. Mais Martin, Hubert, Richard, et de nombreux autres automobilistes espèrent bien que les députés iront jusqu’au bout de leur démarche, pour une suppression totale des ZFE.