La cour d'appel de Paris a rejeté vendredi les recours de six suspects qui contestaient leur renvoi aux assises dans l'enquête sur les attentats de janvier 2015 à Paris et Montrouge, a appris l'AFP de source judiciaire. Ces six accusés - Amar Ramdani, Saïd Makhlouf, Metin Karasular, Abdelaziz Abbad, Mohamed-Amine Fares et Miguel Martinez - sont soupçonnés d'être liés, à des degrés divers, à la fourniture des armes aux assaillants, les frères Kouachi et Amédy Coulibaly. Contrairement à ces seconds couteaux, les deux principaux accusés, dont le Franco-Turc Ali Riza Polat, n'avaient pas fait appel de l'ordonnance des juges.
Le 7 janvier 2015, Chérif et Saïd Kouachi avaient tué 12 personnes dans l'attaque du journal satirique Charlie Hebdo avant de prendre la fuite. Le lendemain, Amédy Coulibaly avait tué une policière municipale à Montrouge, près de Paris. Le 9 janvier, il avait ensuite tué quatre hommes, tous juifs, lors de la prise d'otages du magasin Hyper Cacher, dans l'est parisien. Il était mort sur place dans un assaut policier; les frères Kouachi avaient eux été abattus peu avant dans une imprimerie de Dammartin-en-Goële, en Seine-et-Marne, où ils s'étaient retranchés. Cette issue mit un terme aux premiers attentats d'une vague djihadiste en France qui a fait au total 251 morts à ce jour.
Un procès d'ici 2020 pour 14 accusés ?
Dans leur ordonnance de mise en accusation signée le 17 janvier dernier, les juges antiterroristes parisiens avaient ordonné un procès pour 14 accusés, qui pourrait avoir lieu en 2020 devant une cour spéciale, uniquement composée de magistrats. 11 d'entre eux sont aux mains de la justice française et trois sont visés par un mandat d'arrêt. Les magistrats du pôle antiterroriste du tribunal de Paris ont par ailleurs ordonné une disjonction pour poursuivre les investigations sur les soutiens des frères Kouachi, notamment au Yémen. L'attaque djihadiste visant Charlie Hebdo a en effet été revendiquée du Yémen par Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), dont un cadre, Peter Cherif, a été arrêté le 16 décembre à Djibouti. Ce proche des frères Kouachi a été remis dans la foulée à la France, où il a été mis en examen et est incarcéré.