Un couple de fausses victimes des attentats de Paris, qui avait escroqué le Fonds de garantie des victimes du terrorisme (FGTI), a été condamné jeudi à six ans et trois ans ferme par le tribunal correctionnel de Grasse. Ces deux concubins domiciliés à Cannes ont reconnu les faits devant le tribunal. Ils avaient indiqué avoir été présents le soir du 13 novembre près du stade de France, à Saint-Denis. La prévenue avait notamment soutenu avoir été "soufflée" par une explosion lors de l'attentat.
Démasqués après l'attentat de Nice. Pour leur défense, ils ont expliqué avoir des dettes à rembourser. Ils ont également investi une partie des 60.000 euros perçus dans l'achat de véhicules destinés à la revente dans un cadre professionnel. L'intégralité des sommes a déjà été dépensée. Les deux escrocs ont été démasqués lorsqu'ils ont, de nouveau, après cette fois l'attentat de Nice sur la Promenade des Anglais le 14 juillet 2016, déposé une demande d'indemnisation pour cet attentat. Le FGTI avait alors saisi les services de police. L'enquête menée a pu établir, notamment à partir de témoignages, que le soir du 13 novembre, ils étaient en réalité ensemble à Antibes, et non à Paris comme ils le prétendaient.
Un souci "d'exemplarité pénale". Ce sont les plus lourdes peines jamais prononcées dans ce type de dossier, le tribunal de Grasse ayant indiqué vouloir faire "une application particulièrement stricte de la loi" dans un souci "d'exemplarité pénale". Les deux prévenus ont également été condamnés à verser chacun 30.000 euros en réparation au Fonds de garantie des victimes du terrorisme et d'autres infractions (FGTI). Lors de deux affaires similaires jugées récemment à Versailles et Bobigny pour des tentatives d'escroquerie à la suite des attentats de Paris, les peines prononcées avaient été de 6 mois avec sursis et d'un an ferme.