Le compteur monte et dépasse une nouvelle barre symbolique, celle des huit milliards d'habitants selon une estimation des Nations unies. La Terre accueille une population d'êtres humains qui ne finit plus de croître depuis des décennies, alors que l'on dénombrait 2,5 milliards d'habitants sur la planète en 1950. D'ici la fin du XXIe siècle, la population mondiale devrait même dépasser les dix milliards d'individus. Un nombre qui cache plusieurs défis à l'échelle mondiale.
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Il va d'abord falloir investir dans beaucoup d'infrastructures publiques, comme en Afrique. Sur ce continent, les habitants représentent aujourd'hui un être humain sur six, ce sera un tiers de la population mondiale en 2100. L'Inde connait également une augmentation de sa population, et devrait dépasser celle de la Chine dès 2023.
Adopter "un mode de vie durable"
Toutefois, pour le démographe Gilles Pison qui travaille au Muséum national d'histoire naturelle et à l'Ined, il n'y a pas de fatalité. "On va être deux milliards de plus d'ici à 2050, mais guère plus ensuite voire moins à partir de la fin du siècle", tempère-t-il au micro d'Europe 1. "Les défis sont là, mais a priori, on ne va pas vers une famine généralisée", ajoute-t-il.
L'augmentation du nombre d'habitants pose aussi la question de la pollution, et des émissions de CO2 engendrées. Selon le démographe, il ne faut pas pour autant renoncer à faire des enfants. "On ne peut pas jouer sur une courbe démographique à court terme", assure-t-il, "d'ici dix, 20, 30 ans, en raison de l'inertie démographique, ce n'est pas un levier sur lequel on peut jouer", explique Gilles Pison. "En revanche, on peut jouer sur les modes de vie", appuie le chercheur. "Ayez les enfants que vous souhaitez et le nombre que vous souhaitez, mais faites en sorte d'avoir un mode de vie durable."
Consommer plus sobre et autrement serait donc la solution pour vivre à dix milliards d'habitants sur Terre.