"Le 'plan Borloo' est-il un plan banlieue ? Non, c'est un plan pour réconcilier la France, afin qu'elle coïncide avec son identité". Boris Cyrulnik, Cynthia Fleury, Alexandre Jardin, Edgar Morin et Daniel Pennac ont pris la plume dans le Journal du Dimanche pour défendre le plan présenté par l'ancien ministre Jean-Louis Borloo. Ce dernier a proposé notamment la création d'un fonds de 5 milliards d'euros et mis en garde contre le risque de "nouvel apartheid" en matière de mixité.
Pour ces cinq intellectuels, l'ambition de cette politique est "d'enclencher une spirale positive extrêmement puissante" afin de rester "une nation, une République". Selon ces derniers, il y a aujourd'hui urgence à agir "avant que 10 millions de gens ignorés dans les quartiers populaires, leurs alentours, ou d'autres territoires fragilisés, soient définitivement aspirés dans le recroquevillement identitaire".
"Intelligence collective issue du terrain". Pour les signataires de la tribune, les différents "plans banlieues" qui se sont succédés ces dernières années ont été "sédimentés, inefficaces, contradictoires, éparpillés puis enterrés". Les intellectuels mettent en avant la nécessité d'une véritable décentralisation afin de privilégier "l'intelligence collective issue du terrain". "Laissons faire ceux qui ont gagné leur légitimité sur le terrain", poursuivent-ils.
"Le minium doit revenir au minimum". Dans le JDD, les signataires soulignent l'importance de l'éducation. "Nos enfants, d'où qu'ils viennent, doivent tous savoir lire, écrire et compter", soulignent-ils, avant de poursuivre sur le droit à la "sécurité de n'importe quel citoyen". "Les logements doivent être décents, les femmes réellement respectées, les infrastructures en état de fonctionner, la laïcité non négociée", poursuivent-ils avec un mantra : "Le minimum doit revenir au minimum".
"Pays d'action concrète". Les signataires mettent également en avant un paradoxe : les fonds pour cette politique existent, mais ils sont souvent mal utilisés. "Redevenons un pays d'action concrète, une grande puissance éducative, économique, scientifique, joyeusement républicaine", soulignent-ils, avant de conclure en appelant le chef de l'Etat à ne pas laisser lettre morte le rapport de Jean-Louis Borloo.