Quatre membres de la mouvance d'ultra droite ont été placés en garde à vue mardi à Lille, dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte après la diffusion d'un reportage d'Al Jazeera sur le bar privé "La Citadelle", a indiqué le parquet. Mi-décembre, le parquet avait ouvert une enquête quelques jours après la diffusion de ce reportage en deux parties, intitulé Generation Hate. Filmés en caméra cachée, des clients y tiennent des propos racistes, notamment dans les locaux de ce bar situé en plein cœur de Lille et dont le président affirme être le représentant régional du groupuscule d'ultra droite Génération Identitaire.
Violences, racisme et apologie du terrorisme. Plusieurs personnes fréquentant cet établissement se vantent de ratonnades contre des personnes d'origine arabe et des images montrent même l'attaque d'une jeune femme qu'ils désignent comme maghrébine. On les voit aussi trinquer au "Troisième Reich" avant cette agression. L'enquête de la sûreté urbaine porte sur des "faits de violence, propos racistes, incitation à la haine et apologie du terrorisme", a appris l'AFP de source policière. Selon une source proche de l'enquête, le président de "La Citadelle", Aurélien Verhassel, ne fait pas partie des quatre personnes interpellées mardi matin à leur domicile.
"Aucun lien avec Génération identitaire". Lors d'une conférence de presse le 17 janvier, Aurélien Verhassel, 34 ans, a condamné ces deux "pseudo-reportages" de la chaîne qatarie, faits de "montages trompeurs" et "fallacieux". Selon lui, il n'existe "aucun lien juridique ou structurel entre l'organisation Citadelle - c'est une association - et Génération identitaire". Le local privé - qui n'a pas pignon sur rue, se trouvant dans une cour - a été ouvert en 2016 à l'initiative de membres de Génération identitaire et revendique 1.200 adhérents. Cette "maison de l'identité" se veut également une permanence juridique, une salle de boxe ou encore un ciné-club.