Pour Nicolas Hulot, la menace qui plane sur la biodiversité est l'une de ces "tragédies invisibles et silencieuses dont on s'accommode tous les jours". Le 21 mars dernier, le ministre de la Transition écologique et solidaire avait pris la parole de façon virulente à l'Assemblée nationale : "Je vais vous présenter un plan biodiversité dans les semaines qui viennent. Mais très sincèrement, tout le monde s'en fiche, à part quelques uns." Un plan dont il présente les grandes lignes vendredi après-midi à Marseille.
Les espèces disparaissent 100 fois plus vite que par le passé. "J'ai besoin de chacun d'entre vous", avait clamé celui qui veut donner à la biodiversité la même importance que la thématique du climat. Car oui, l'urgence est criante. En 15 ans, un tiers des oiseaux a disparu en France, le stock de poissons est en chute libre, les espèces disparaissent à une vitesse vertigineuse, cent fois plus vite que par le passé. Plusieurs cours d’eau ont aussi été engloutis à cause de l’artificialisation des sols.
Zéro artificialisation nette en 2025. Ce plan pour la biodiversité doit donc s’attaquer à cette situation à travers plusieurs axes. Contre l’urbanisation, développer la nature en ville, protéger les océans pour éviter la surexploitation ou encore limiter les pesticides qui détruisent certaines espèces. Autre objectif : arriver à zéro artificialisation nette en 2025. Autrement dit, lorsqu’un bâtiment en béton sera construit, le même espace de nature devra être recréé ailleurs.
Un plan qui manque d'ambition ? Mais "tout seul, je n'y arriverai pas", lançait Nicolas Hulot dans l'Hémicycle, réclamant "un sursaut d'indignation et de réaction". Quant à elles, certaines associations qui ont participé aux discussions disent déjà à demi-mot que ce plan manque d’ambition. Les belles intentions sont là, glisse l’une d’elles, mais on attend encore les actions.