Le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a écrit vendredi aux enseignants une lettre de soutien, les présentant comme à "l'avant-garde du progrès social", à la veille d'une journée d'action contre sa loi "pour une école de la confiance" et la réforme du lycée.
"Tous les Français vous doivent gratitude et respect". "Vous êtes les premiers acteurs des politiques scolaires, qui se situent à l'avant-garde du progrès social. A ce titre, tous les Français vous doivent gratitude et respect", écrit le ministre dans son courrier, consulté par l'AFP. "Je sais que je peux compter sur votre engagement", poursuit-il.
Samedi, les principaux syndicats enseignants appellent à une mobilisation dans plusieurs villes de France, notamment contre sa réforme sur "l'école de la confiance", qui suscite la défiance du monde enseignant.
L'instruction obligatoire à trois ans fait grincer des dents. Les syndicats contestent notamment l'article 1 du projet de loi, qui mentionne le devoir d'"exemplarité" des personnels de la communauté éducative, et est interprété par certains comme un moyen de rappeler à l'ordre ou de sanctionner des enseignants qui critiqueraient l'institution.
Le vote de l'instruction obligatoire à trois ans fait également grincer des dents, en obligeant les municipalités à financer la mesure pour les maternelles privées.
Mais c'est un amendement au projet de loi qui a mis le feu aux poudres : s'il est adopté, il donnera naissance à des "établissements publics des savoirs fondamentaux", dont l'objectif sera de rassembler en une seule entité un collège et une ou plusieurs écoles du même secteur. Ce qui fait redouter à certains la disparition des directeurs d'école.
Le texte a été voté le 19 février par l'Assemblée nationale et doit encore passer en mai devant le Sénat.