Les enquêteurs sont formels : les bonbonnes de gaz retrouvées dans un immeuble du 16e arrondissement de Paris la semaine dernière visaient bien à commettre un attentat "élaboré", dont les dégâts auraient pu être catastrophiques. Mais le choix de la cible reste un mystère. "Un immeuble d'habitation situé rue Chanez dans le 16e arrondissement de Paris a fait l'objet d'une tentative d'attentat dont les conséquences humaines et matérielles auraient pu être dramatiques sans que l'on sache à ce stade les raisons pour lesquelles cet immeuble a pu être pris pour cible", a déclaré le procureur de Paris, François Molins, lors d'un point presse vendredi.
Le dispositif actionné à trois reprises, en vain. La bombe artisanale, composée de quatre bonbonnes de gaz et d’un dispositif de mise à feu, a été retrouvée dans la nuit de vendredi à samedi au rez-de-chaussée et à l’extérieur de l’immeuble par un voisin, intrigué par l’odeur d’essence. Une "importante quantité d’essence" a en effet été retrouvée sur les lieux, a ajouté François Molins. Le dispositif devait favoriser la mise à feu de l'essence et l’explosion des bonbonnes de gaz. "La puissance de la déflagration aurait pu causer des dégâts majeurs", a-t-il précisé. Le dispositif de mise à feu, composé d’un téléphone portable, a été actionné par un même numéro de téléphone à trois reprises entre 4h14 et 4h16 cette nuit-là et à "proximité immédiate" de l'immeuble, en vain.
Bonbonnes de gaz: "La puissance de la déflagration aurait pu causer des dégâts majeurs", déclare Molins pic.twitter.com/28u9dIyilE
— BFMTV (@BFMTV) 6 octobre 2017
Les trois suspects nient les faits. Trois personnes vont être présentées vendredi à un juge en vue de leur mise en examen : Amine A., son cousin Sami B. et Aymen B. étaient présentés devant un juge d'instruction en vue de leur mise en examen notamment pour "tentative d'assassinat en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste". Le principal suspect, Aymen B., est fiché S en raison de son prosélytisme pro-Daech. Des traces de son ADN ont été retrouvées sur plusieurs éléments du dispositif explosif. Les suspects contestent tous leur implication dans cette tentative d’attentat, et ont refusé de répondre à plusieurs questions des enquêteurs lors de leur garde à vue. Trois autres suspects ont été relâchés dans cette enquête.
L’enquête ouverte en flagrance par le parquet antiterroriste s’attache désormais à connaître les éventuelles complicités des suspects, et à comprendre pourquoi cet immeuble du 16e arrondissement parisien a été pris pour cible. "On n’a pas d’explications logiques et définitives sur le choix de la cible. Aucune hypothèse n’est privilégiée à ce stade", a assuré François Molins. Du matériel téléphonique et informatique est encore en cours d'exploitation.
L'immeuble visait par cette tentative d'attentat à la bombe se trouve dans le 16e arrondissement de Paris :