De 500 à 600 personnes, selon les organisateurs, se sont rassemblées dimanche à proximité de l'usine Altéo de Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône, et du site de Mange Garri, où sont entreposées les "boues rouges", rejets solides de l'exploitation de bauxite.
José Bové affiche son soutien. "On a montré qu'on rentrait dans le site comme dans un moulin", a indiqué à l'AFP Olivier Dubuquoy, l'un des organisateurs de la manifestation qui a eu lieu en présence du député européen José Bové. "Il nous a apporté un soutien total jusque dans nos actions en désobéissance civile", a précisé Olivier Dubuquoy. Les militants écologistes protestent notamment contre un agrandissement de la zone de stockage que pourrait décider la métropole Aix-Marseille-Provence au bénéfice de l'usine Altéo.
Le 12 février, les militants de l'ONG écologiste ZEA avaient déversé un chargement de "boues rouges" de l'usine Altéo devant les portes du ministère de la Transition écologique, à Paris. Jeudi, ils ont déposé de la bauxite à côté de l'usine de Gardanne, affirmant l'avoir prélevée sur une des "décharges sauvages" du leader mondial des alumines de spécialité.
Les rejets de l'usine en question. L'association ZEA reproche à Alteo ses rejets, que ce soit ses "boues rouges" solides, entreposées à Mange Garri, ou ses effluents liquides, évacués en pleine mer, au cœur du Parc national des calanques. Depuis 2016, sur ordre de l'État, Altéo - qui en 50 ans a envoyé en Méditerranée au moins 20 millions de tonnes de ces "boues" chargées d'arsenic ou de cadmium (au moins 30 millions selon ZEA) -, entrepose ses résidus solides de bauxite sur le site en plein air de Mange Garri, vaste espace dans la pinède à Bouc-Bel-Air, près de Gardanne.
Concernant les rejets liquides et notamment leur Ph et leur teneur en arsenic, fer et aluminium, Altéo avait initialement jusqu'au 31 décembre 2021 pour les mettre définitivement en conformité avec les normes environnementales. Le 20 juillet 2018 ce délai a été raccourci de deux ans, au 31 décembre 2019, par le tribunal administratif de Marseille, décision confirmée par la cour administrative d'appel le 25 janvier 2019.