La cour d'assises de Paris a condamné vendredi sept hommes à des peines allant de deux à 16 ans de prison pour leur implication dans plusieurs crimes, dont deux braquages commis en 2015 chez le joailler Chopard et en 2016 chez Chanel. A l'issue de plus de 13 heures de délibéré, seul l'un des sept accusés, Philippe Enriquez, a été condamné pour les deux vols à main armée, ainsi que pour celui d'une mallette contenant 20.000 euros dans un véhicule de la Brink's, à une peine de 16 ans de réclusion.
2,2 millions d'euros de bijoux et de montres raflés
L'un des deux hommes décrits par l'accusation comme son "lieutenant", jugé par défaut, a lui été reconnu coupable du braquage Chanel et condamné à 13 ans de prison. Le second a lui été acquitté du vol commis le 19 mai 2016 dans une boutique du groupe de luxe, sur la très chic avenue Montaigne, à Paris, où une quinzaine de bijoux et de montres d'une valeur totale de 2,2 millions d'euros avaient été raflés en deux minutes.
Il a en revanche été condamné à dix ans de prison pour association de malfaiteurs en vue de la préparation de ce braquage, ainsi que pour le vol en bande organisée de plusieurs Range Rover, qu'il a reconnu, et le recel en bande organisée de deux motos. Son frère cadet, également absent au procès, a lui été condamné à six ans de détention pour association de malfaiteurs en préparation du vol dans une bijouterie Chopard de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, à deux pas de l'Elysée.
Un mois après les attentats du 13-Novembre
Le 11 décembre 2015, quelques semaines après les attentats du 13-Novembre, des montres et des bijoux d'une valeur d'environ un million d'euros avaient été dérobés par un homme qui, selon l'accusation, portait un masque en latex transparent, déformant ses traits. Slimane Zouaoui, déjà en détention pour un braquage commis au Ritz en 2018, alors qu'il était sous contrôle judiciaire, est cette fois condamné à dix années d'incarcération, pour le recel du butin de chez Chanel, qui n'a jamais été retrouvé.
Un autre accusé écope lui de cinq ans de prison, dont deux ferme, pour détention illégale d'armes et d'explosifs, qui avaient été retrouvés dans le coffre d'une voiture au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis). Le garagiste qui, selon l'accusation, avait fourni aux braqueurs la plaque d'immatriculation utilisée sur l'un des véhicules volés pour le braquage chez Chopard a lui été acquitté pour ce motif. Il est condamné à deux ans de prison, dont un ferme, pour escroquerie, ayant obtenu un prêt immobilier au moyen de faux bulletins de salaires.
Mercredi, l'avocat général avait requis des peine de huit à vingt ans de prison contre les sept accusés. Trois autres mis en examen, qui ont contracté le Covid-19 au début du procès, seront jugés ultérieurement.