Agnès Buzyn PMA 4:22
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Dès mardi, les sénateurs vont débattre de la loi bioéthique voulue par le gouvernement. Si une partie de la population se concentre sur l'extension de la PMA à toutes les femmes, Agnès Buzyn affirme sur Europe 1 que d'autres mesures méritent davantage d'attention, comme le débat autour des analyses génétiques.
INTERVIEW

"Cela fait deux ans que nous travaillons à ce texte de loi" : dès mardi, Agnès Buzyn et le gouvernement voient leur loi bioéthique débattue au Sénat, où l'opposition de droite devrait se prononcer contre l'extension de la PMA à toutes les femmes voulue par l'exécutif. Mais pour la ministre de la Santé et des Solidarités, invitée mardi d'Europe 1, "il y a dans cette loi des mesures beaucoup plus transformantes que la PMA pour la société". Elle insiste notamment sur les analyses génétiques et les tests récréatifs, dont elle souhaite voir maintenue l'interdiction.

"Je reste convaincue que les analyses génétiques doivent être faites sur prescription médicale avec un avis médical et une indication liée à une maladie dans la famille", affirme Agnès Buzyn. "La commission qui a analysé le texte au Sénat a été contre le gouvernement, qui ne souhaite pas une extension des analyses génétiques ni en population générale. Les tests récréatifs, lorsque les Français envoient leurs prélèvements à l'étranger, sont interdits par la loi et les Français risquent une amende [en y recourant]. Nous souhaitons que ces tests continuent d'être interdits, comme pour le tri d'embryons."

Pas de "manipulation génétique"

Sur Europe 1, la ministre récuse également les accusations de Philippe Meirireu. "Avec la possibilité de fabriquer des enfants en manipulant les données génétiques selon notre bon vouloir, ce projet de loi change radicalement le rapport anthropologique de l'humain à la procréation", dénonce le professeur émérite en sciences de l’éducation à l’université Lumière-Lyon II dans une tribune au journal Libération. "C'est ce que ne permet pas la loi dans le texte que nous avons présenté", lui répond Agnès Buzyn. "Le texte de loi ne favorise pas les analyses génétiques et le tri d'embryons."