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Tatiana Gieselmann (à Strasbourg)
Après la légalisation de l'achat et de la consommation du cannabis récréatif en Allemagne, la ville de Strasbourg songe, elle aussi, à sauter le pas. La mairie aimerait expérimenter cette mesure. Mais dans les rues de la ville, les avis sont divisés sur la question. 

Alors que le gouvernement français tente de lutter contre le trafic de stupéfiants avec notamment des opérations "Place nette XXL", en Allemagne, on légalise officiellement le cannabis récréatif. Il est désormais possible outre-Rhin d'en acheter, d'en consommer et même d'en cultiver, sous certaines conditions néanmoins. 

Alors à Strasbourg, la légalisation allemande donne des idées. La mairie de la ville aimerait, elle aussi, expérimenter cette mesure. Mais dans les rues de la ville alsacienne, les avis sont partagés. Pour certains, légaliser le cannabis semble être comme une évidence, avec un certain cynisme tout de même. "Il ne faut pas se voiler la face. Je ne sais plus ce que j'avais lu, mais c'est quelque chose que huit personnes sur dix qui, à 25 ans, ont fumé au moins une fois du cannabis", souligne au micro d'Europe 1, Antoinette. 

Une expérimentation "à double tranchant"

"Je travaille à l'université, je suis maître de conférence et je vois bien mes étudiants", poursuit-elle. "Donc, ça ne changera pas grand-chose", ajoute l'enseignante. Un peu plus loin, Martin est loin d'être du même avis. Consommateur occasionnel, le jeune homme s'inquiète des mauvais effets de l'expérimentation. 

"Ça peut être à double tranchant parce que je trouverais ça quand même mauvais de pouvoir fumer en extérieur en pensant qu'il y a des familles et des enfants autour. Ça veut dire que ça normaliserait la consommation, alors que ce n'est pas bénéfique", estime-t-il. 

Pas une priorité pour certains

Pire, cela pourrait encourager la consommation de drogues toujours plus dures, s'alarme Yves. "C'est à mon avis mettre la main dans l'engrenage et après d'autres (drogues ndlr) arriveront derrière, un peu plus hard". "Ce n'est absolument pas une priorité à ce jour de procéder à ce type d'expérimentation", confie pour sa part Arnaud, qui estime qu'il y a "d'autres priorités à traiter en France". 

L'expérimentation ne pourra pas se faire sans l'accord de l'État. La mairie de Strasbourg aura de toute façon besoin de l'aval des autorités nationales pour mettre en place un tel dispositif.