En voyant le totem qui affiche les prix des carburants devant les stations essence, les 30 centimes de réduction de l'État semblent déjà bien loin. Désormais, seuls les plus modestes peuvent obtenir un coup de pouce à la pompe de la part du gouvernement, grâce à une indemnité carburant de 100 euros. Mais malgré des prix à nouveau au plus haut, des queues de voitures se forment régulièrement devant les stations essence. Car les automobilistes craignent des pénuries, suite aux appels à la grève dans les raffineries, pour s'opposer à la réforme des retraites. Alors, dans cette station parisienne, la file d'attente débordait sur la route ce lundi matin. "J'ai moins d'un demi plein mais oui, en prévision (des grèves), je suis venue mettre de l'essence", explique une automobiliste au micro d'Europe 1.
Des difficultés que personne ne veut revivre
"C'est sûr que la dernière fois, c'était un peu galère", reconnait-elle. "On va passer encore des heures à attendre à la station service si ça fait comme en octobre-novembre dernier", soupir un autre automobiliste. Alors, désormais les conducteurs n'hésitent pas à attendre devant la station avant son ouverture à six heures du matin, pour faire le plein. "J'ai déjà tenté une première fois cette nuit", explique un peu plus loin dans la queue, une conductrice. "Mais tout était vide. Et puis ce matin, je retente ma chance, comme je me dis que les gens travaillent. Et c'est le cas, il y a du carburant. Mais oui, je fais le plein en prévision de la grève qui arrive et de tout ce qui va venir aussi dans un moyen terme. Je pense que ce n'est que le début, car les gens en ont marre", assure la jeune femme.
"Ajouter de la panique"
Un comportement d'anticipation, mal vu par certains automobilistes : "Les gens se ruent sur les pompes (...) mais ça va surtout ajouter de la panique à la panique", estime Françoise, qui remplit également son réservoir. "Moi, je fais mon plein car je dois me rendre en province, mais sinon non", pas de plein par anticipation pour la conductrice, assure-t-elle. Reste que le mal est déjà fait. Ce lundi midi, dans cette station parisienne, il n'y avait déjà plus de sans-plomb 95, ni de SP98.