Ce lundi, la venue d'Emmanuel Macron à Marseille pour une "immersion" de trois jours, remet le débat des meurtres et violences engendrées par le trafic de drogue sur la table. Depuis le début de l'année à Marseille, 23 personnes ont perdu la vie sous les balles du trafic et les habitants des cités sont toujours obligés de se plier à la loi qui impose les caïds. Europe 1 s'est rendue à la cité de la Castellane, gangrénée par le trafic.
Un système artisanal
Des rangées de caddies barrent l'entrée principale, un adolescent laisse passer les véhicules autorisés. Cette scène fait partie du quotidien de cette habitante : "Si ce n'est pas quelqu'un du quartier, ils ouvrent le coffre pour voir s'il n'y a pas quelqu'un caché dedans. C'est plus pour la police pour lorsqu'ils arrivent, ça les bloque, pour qu'ils puissent partir. Tous les jours, ils jettent les cadis par terre et ils courent. Fin de l'histoire !"
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Après ce portail filtrant, la circulation est réorganisée à l'intérieur avec des chicanes, une des entrées est même obstruée avec des gravats. La cité de la Castellane n'est pas la seule dans cette situation : "Les palettes, les blocs de béton... On a un système artisanal, ça crée des points d'entrée uniques qui ne permettent pas aux services de police de pénétrer par l'ensemble des ouvertures normales", explique le commissaire Etienne Loisel, chef de l'antenne marseillaise de l'OFAST, au micro d'Europe 1.
Une gêne pour la circulation
Ce phénomène se développe depuis deux ans. Il est la conséquence de la multiplication des patrouilles : "C'est l'action de la police qui mène les trafiquants à devoir se réadapter en permanence, à parfois élever leur niveau de défense. Et malheureusement, parfois, ils ont tendance à le faire payer aux habitants eux-mêmes", détaille la préfète de police Frédérique Camilleri.
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Cette réorganisation sauvage de la voirie gêne à la circulation de tous, y compris des véhicules de secours.