Médecins du monde et le Secours catholique-Caritas ont annoncé lundi avoir saisi la justice pour contraindre l'Etat à prendre des mesures d'urgence sur le campement de Calais, où 6.000 personnes s'entassent dans des conditions très dégradées.
Violation de plusieurs droits fondamentaux. Les deux ONG, accompagnées de représentants des habitants du bidonville, ont déposé lundi un recours en référé-liberté devant le tribunal administratif de Lille pour obtenir que l'Etat ou ses représentants (Préfecture, Ville de Calais, Agence régionale de Santé) prennent des mesures immédiates sur ce campement. Les ONG appuient leur requête "sur la violation de plusieurs droits fondamentaux : le droit au respect de la vie, le droit à la dignité humaine, le droit de ne pas subir de traitements inhumains ou dégradants, le droit d'asile", a indiqué Médecins du monde dans un communiqué.
Démantèlement du camp et relogement. Médecins du monde et le Secours catholique-Caritas sollicitent aussi du juge "que soient prises en urgence par l'administration des mesures de nature à répondre, sans condition et sans délai, aux besoins essentiels et vitaux de toutes ces femmes, hommes et enfants exilés", ajoute le communiqué. "L'objet est d'obtenir le démantèlement du camp" ainsi que le "relogement des personnes", installées sur la "Jungle", "et en attendant l'organisation du camp en eau, nourriture, médecins...", a indiqué à Maître Patrice Spinosi, chargé par les ONG d'introduire le recours devant le tribunal.
Un rapport critique du défenseur des droits. Le tribunal aura 48 heures pour fixer une audience et "la logique est qu'on ait une décision d'ici la fin de la semaine", a ajouté l'avocat du cabinet Spinosi et Sureau. Une telle démarche en justice "est une première pour Médecins du monde", a déclaré la présidente de l'ONG, Françoise Sivignon. La requête reprend des demandes exprimées par le Défenseur des droits Jacques Toubon dans un récent rapport très critique sur la gestion du campement.