Au moment où la destruction du camp de migrants de Calais devrait être achevée à la fin du week-end, François Hollande s'est réjoui samedi que l'évacuation de la "Jungle" de Calais se soit déroulée sans "aucun incident". Depuis lundi et le début de l'opération de démantèlement du site, plus de 5.000 personnes ont été "mises à l'abri".
"Les Français ont compris ce que nous faisions". Alors que les manifestations anti-migrants mobilisaient guère, samedi après-midi à Annecy (Haute-Savoie) et Digoin (Saône-et-Loire), les pro-migrants se comptaient par petites centaines face à des partisans du Front national dix fois moins nombreux. Dans ce contexte, François Hollande, en visite dans un centre d'accueil et d'orientation (CAO) de Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire) qui accueille 38 migrants, a redit sa confiance en la solidarité française et s'est félicité d'une évacuation "dans les meilleures conditions". "La population française a parfaitement compris ce que nous faisions et il n'y a eu aucun incident ni au départ ni à l'arrivée".
"Nous devions être à la hauteur". Le chef de l'Etat a également affirmé que la France "ne tolérerait plus sur son sol de camps de migrants", des camps "qui bafouent les valeurs nationales de solidarité". François Hollande a par ailleurs précisé que le camp calaisien "n'était pas digne de ce que peut être l'accueil de la France". Concernant l'évacuation des plus de 6.000 personnes de la "Jungle", le chef de l'Etat estime que "La France a donné la meilleure des images possibles parce que, face à cette épreuve qui est celle des réfugiés, nous devions être à la hauteur".
Le cas des mineurs isolés étrangers. François Hollande a par ailleurs affirmé qu'il restait près de 1.500 mineurs isolés étrangers à Calais, qui "seront très rapidement acheminés vers d'autres centres", alors que plusieurs associations s'inquiétaient de leur sort. A ce sujet, le président a affirmé s'être "entretenu avec la Première ministre britannique (...) pour que les Britanniques accompagnent ces mineurs dans ces centres et puissent prendre leur part pour ensuite les accueillir au Royaume-Uni".
Jeudi, des associations ont pourtant affirmé qu'entre 2.000 et 3.000 migrants ont fui la "Jungle" de Calais, avant même le début du démantèlement, pour s'installer dans le Calaisis ou à Paris. En cause, selon elles : le dispositif de l'Etat de répartir les migrants dans les CAO, ne correspondant qu'à une partie des migrants et pas à ceux souhaitant passer en Angleterre.