Une quinzaine d'associations, dont Emmaüs et l'Armée du Salut, ont dénoncé mercredi l'"intolérable banalisation" des campements de migrants qui se reconstituent à Paris, en accusant l'État de laisser une personne sur deux à la rue avec son dispositif d'évacuation.
"Plus de 2.400" femmes et hommes dorment "dans des conditions indignes et précaires" sur ces campements installés dans le nord de Paris et à Saint-Denis, affirme le communiqué signé également par Médecins du Monde, la Ligue des droits de l'Homme et le Secours catholique de Paris.
Trois opérations importantes ces derniers jours. Pour les mettre à l'abri, la préfecture d'Île-de-France a annoncé l'ouverture de 1.200 places d'urgence, rappellent les associations, en s'inquiétant que "1.200 personnes, soit une personne sur deux (...), resteront à la rue faute de volonté politique de l'Etat". Ce communiqué est publié alors que les pouvoirs publics ont procédé à trois opérations importantes ces derniers jours à Paris et Saint-Denis, permettant la mise à l'abri de 800 personnes au total. Mardi, 300 migrants ont été pris en charge sur un campement installé porte de la Chapelle.
Les associations appellent à "mobiliser les locaux vides". Mais en dépit de ces opérations, chaque soir "plusieurs centaines de personnes (…) n'arrivent pas à obtenir de place d'hébergement en appelant le 115" avec "parmi elles, des dizaines de familles", ajoutent les associations, pour qui la question des campements "est révélatrice d'une intolérable banalisation de la situation". "Face à cette urgence", les associations exhortent les pouvoirs publics à "mobiliser des locaux vides afin d'ouvrir de nouvelles places d'hébergement réellement inconditionnelles et pérennes", avec une orientation d'hébergement assurée "que ce soit vers les structures dédiées aux demandeurs d'asile" ou "vers les structures d'hébergement généraliste", ajoute le communiqué.