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Alexis de la Fléchère / Crédit photo :
À Magnanville, dans les Yvelines, le projet de construction d'une prison inquiète la commune. Le maire et les habitants, vent debout, redoutent une hausse des agressions et des nuisances avec l'arrivée de ce centre pénitentiaire. La municipalité a déposé plusieurs propositions alternatives au gouvernement.

Ils ne veulent pas d'une prison face à leurs maisons. Les habitants et le maire de Magnanville, dans les Yvelines, se mobilisent contre ce projet de construction d'une prison près d'une zone pavillonnaire et d'un lycée. Face à la surpopulation carcérale, le président Emmanuel Macron avait promis la création de 15.000 nouvelles places de prison d'ici 2027. Nous en sommes bien loin, d'autant qu'il faut trouver des sites adaptés. À Magnanville, près de Paris, les habitants ne veulent pas de barbelés ni de ces murs gris près de leurs maisons. 

23 propositions alternatives

"J'ouvre les volets, je suis en face d'une prison. Il y a un problème, ce n'est pas possible". Depuis quinze ans, cette habitante de Magnanville a vu sur des champs de maïs. Mais elle pourrait faire face, d'ici 2028, au mur d'une prison. Une situation qu'elle redoute pour elle et sa famille. "Aujourd'hui, j'ai deux enfants qui se rendent seuls dans leur établissement, c'est d'ailleurs pour ça qu'on a choisi ce lieu d'habitation. Et demain, avec un centre pénitentiaire, ce ne sera plus du tout le cas", déplore-t-elle au micro d'Europe 1.

Voir son quotidien chamboulé, c'est aussi la crainte de Catherine qui a grandi à Magnanville. "La police va tourner, il va y avoir aussi tout ce qui est livraison de produits illicites, tout ce que ça va générer autour comme mouvement de population. Encore une fois, juste à côté d'un établissement scolaire", dénonce-t-elle. Le maire de Magnanville pointe lui aussi de nombreux inconvénients. Il y a la disparition de 20 hectares de terres agricoles et des risques d'inondations sur les communes en contrebas. Mais pas seulement, l'élu s'inquiète également d'un tel projet pour ses administrés. 

"Disant cela, il y a une nuisance visuelle. Une maison d'arrêt, c'est H24 allumé avec des projecteurs. C'est pour ça que j'ai demandé un rendez-vous au nouveau garde des Sceaux Didier Migaud. On n'est pas contre, ce n'est pas le syndrome du 'pas chez nous', c'est qu'à un moment donné, on veut que notre proposition soit prise en compte", insiste le maire de la commune. 23 propositions alternatives ont été faites au total au gouvernement. Mais pour l'instant, toutes ont été balayées d'un revers de main.