Le président Emmanuel Macron est attendu jeudi à Roubaix où il doit participer à un hommage aux trois policiers tués dimanche en intervention, dans une collision avec un véhicule roulant à contre-sens, dont le conducteur était fortement alcoolisé et positif au cannabis. Depuis ce drame, l'atmosphère est lourde au commissariat de Roubaix.
"La vie ne tient pas à grand chose"
Un silence pesant règne depuis quatre jours au commissariat. On y croise des visages graves comme celui de Fabien Evrard, officier de police judiciaire qui côtoyait régulièrement les trois jeunes policiers décédés dimanche. "C'est une vraie période de deuil et de colère par rapport aux conséquences dramatiques. On est aussi traversés par l'idée que ça aurait pu être n'importe lequel d'entre nous", explique-t-il au micro d'Europe 1.
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Selon Fabien, ce drame rappelle le danger quotidien qu'encourent tous les policiers de terrain à Roubaix. "Ne serait-ce que par rapport aux attitudes des automobilistes sur le secteur. On appréhende de croiser quelqu'un qui est sous l'influence de gaz hilarant, d'alcool ou de stupéfiants. Ça nous rappelle qu'on est fragile. La vie ne tient à pas grand chose et tout peut arriver", détaille-t-il.
Témoignages de solidarité
Les nombreux témoignages de solidarité de la population et les bouquets de fleurs qui envahissent les marches et le hall d'entrée du commissariat atténuent un peu la douleur. "Entendre un 'merci, on a besoin de vous, ça fait plaisir que vous soyez là, faites attention à vous' de la part d'inconnus, de riverains qui ne sont pas toujours favorables à l'action de la police ça aide à traverser le deuil. C'est loin d'être suffisant mais ça aide à surmonter cette épreuve", poursuit Fabien.
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Ce jeudi matin, la moitié des 400 policiers du commissariat de Roubaix se joindra à l'hommage national à l'école de police.