Château-Larcher, petite commune de la Vienne, a rendu hommage le 11 novembre, jour de commémorations nationales, à une enfant du village tuée dans les attentats du 13 novembre 2015, inaugurant une plaque à son nom aux côtés de ceux des soldats morts pour la France. "Aux victimes du terrorisme, Chloé Boissinot 13 novembre 2015", lit-on sur la plaque de marbre blanc, posée sur le monument aux morts, où se sont recueillis samedi quelques dizaines d'élus, habitants, et proches de la jeune femme.
Un "acte de guerre". Chloé avait grandi à Château-Larcher et aurait aujourd'hui 28 ans. Elle est l'une des 15 personnes tuées sur la terrasse du Carillon, un bar du 10e arrondissement de Paris visé par les tirs d'un des commandos djihadistes auteurs des attentats. Le choix de la date du 11 novembre, qui marque la commémoration de l'Armistice (1914-1918) et l'hommage national à toutes les victimes de guerre, "n'est pas un hasard, il est délibéré", a expliqué le maire Francis Gargouil. "Chloé est morte dans un attentat organisé de telle manière qu'il fait penser à un acte de guerre", a déclaré l'élu.
Le conseil municipal a considéré que "des actes aussi barbares que ceux qui ont eu lieu ce jour-là à Paris et Saint-Denis, plus tard à Nice ou ailleurs, sont plus assimilables à des actes de guerre tant par le mode opératoire que par l'ampleur des attaques et le nombre des victimes". Les élus ont ainsi décidé "à l'unanimité, et avec l'accord de la famille de Chloé", de faire poser une plaque à sa mémoire, a-t-il précisé.
Une plaque au nom de Chloé Boissinot, victime du terrorisme, dévoilée sur le monument aux morts de Château-Larcher pic.twitter.com/0T01jPg8E1
— France Bleu Poitou (@Bleu_Poitou) 11 novembre 2017
"Elle est morte parce qu'elle vivait". La mère de Chloé, Elisabeth Boissinot, a "énormément apprécié" l'initiative. "C'est un honneur de savoir que ma fille a une plaque sur un monument de la République et que sa mémoire va perdurer dans le temps", a-t-elle déclaré, ajoutant : "ce que j'aime dans cette idée c'est que les enfants des générations futures se souviendront". Le square du monument aux morts s'appellera en outre "Square Chloé". Comme les élus, Elisabeth Boissinot considère que sa fille "est bien une victime de guerre". "Chloé n'est pas morte dans un accident parce qu'elle avait trop bu, elle est morte en état de guerre, avec plein d'autres jeunes. Elle est morte parce qu'elle vivait, libre, dans un pays où on peut boire un verre en terrasse avec des copains."