Que toutes les régions françaises soient solidaires de la "jungle de Calais" qui doit être démantelée : c'est le plan de Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur pour faire face à l'urgence de la situation des migrants. Selon ce plan, 12.000 places d'accueil devraient ainsi être réparties sur l'ensemble du territoire, sauf en région parisienne et en Corse. Ce transfert de migrants est rejeté par Christian Estrosi, président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d'Azur, qui s'est exprimé mardi sur Europe 1.
"Mini jungles". D'après l'annonce faite par Bernard Cazeneuve, la région Paca devrait accueillir plusieurs centaines de migrants. "Je m'oppose formellement à ce que nous subissions les mini jungles que le gouvernement voudrait imposer à notre région, comme je suis opposé, en tant qu’élu national, à la méthodologie mise en place par le gouvernement pour tout le reste du territoire, s'insurge Christian Estrosi. Somme-nous dans une démocratie ? Est-il normal que les élus locaux se voient imposer cette décision sans la moindre discussion ?", interroge-t-il.
"Une liste de pays sûrs". Le président du Conseil régional considère qu'il est de la responsabilité du gouvernement de résoudre la situation à Calais. C'est d'après lui "une affaire entre la France et la Grande-Bretagne. Il faut que le gouvernement français aille renégocier un plan d'ensemble pour qu'il y ait un centre de traitement en Grande-Bretagne. Ce ne sont pas des candidats à l'émigration pour la France", lance Christian Estrosi, avant de préciser que si les migrants sont candidats pour la France, il faut "les rejeter aux frontières, engager une réforme du droit d'asile et dresser avec nos partenaires de l'Union européenne une liste des pays sûrs" dont les ressortissants "n'ont pas de raisons" de quitter leur pays.
"Renvoyés chez eux". Face à l'urgence, Christain Estrosi n'admet pas l'idée de "désengorger Calais sur le dos de tous les territoires de France. Calais doit être désengorgé soit par ceux qui doivent rentrer chez eux parce qu'ils ne rentrent pas dans les critères du droit d'asile, soit aller en Grande-Bretagne". Ce sera alors selon lui aux Britanniques de juger si les migrants doivent être "renvoyés chez eux" ou s'ils peuvent être admis "parce qu'ils rentrent dans les critères d'admission en Grande-Bretagne."